Le parquet de Paris a annoncé la mise en examen de la société Lubrizol le 24 février 2020, suite à l'incendie qui avait ravagé le sité classé Seveso en septembre 2019.
Le société Lubrizol est mise en examen, cinq mois après l'incendie qui avait ravagé l'usine de Petit-Quevilly, le 26 septembre 2019. Une annonce faite jeudi 27 février 2020 par le procureur de la République Rémy Heitz dans un communqiué. La société est mise en examen pour déversement de substances nuisibles dans les eaux souterraines, superficielles ou de la mer et d’exploitation non conforme d'une installation classée ayant porté une atteinte grave à la santé, la sécurité ou dégradé substantiellement la faune, la flore, la qualité de l'air, du sol ou de l'eau.
"A la suite de sa mise en examen, la société Lubrizol France a été placée sous contrôle judiciaire, avec l’obligation de s’acquitter d’un cautionnement d’un montant de 375 000 euros et l’obligation de constituer une sûreté à hauteur de 4 000 000 d’euros, conformément aux réquisitions du parquet", précise le communiqué du procureur.
Une "décison injustifée" selon Lubrizol
"Lubrizol considère cette décision injustifiée au regard des nombreuses inspections dont elle avait fait l'objet auparavant", nous confie Bénédicte Graulle, avocate de la société."Ces inspections n'avaient pas démontré de non conformités notamment en matière de lutte incendie."
Normandie Logistique en témoin assisté
La société Normandie logistique a, elle, été placée sous le statut de témoin assisté pour non transmission au préfet des indications relatives à une installation classée fonctionnant au bénéfice des droits acquis et pour exploitation non conforme d'une installation classée ayant porté une atteinte grave à la santé, la sécurité ou dégradé substantiellement la faune, la flore, la qualité de l'air, du sol ou de l'eau.Le 28 octobre 2019, une information judiciaire avait été ouverte par le pôle santé publique et environnement du parquet de Paris afin de déterminer les circonstances de l’incendie des sociétés Lubrizol France et NL LogistiqueNous sommes très surpris de la différence de statut en Lubrizol et Normandie Logistique
Bénédicte Graulle, avocate de Lubrizol
Les causes de l'incendie toujours inconnues
Cinq mois après l'incendie, les investigations menées ne permettent toujours pas de déterminer les causes de l'incendie ni de localiser son origine. 9.505 tonnes de produits avaient brûlés pendant l'incendie, dont 5.253 tonnes de produits chimiques sur le site de Lubrizol et 4.252 tonnes de produits sur le site voisin Normandie Logistique.13 jours avant l'incendie, l'assurance de l'usine SEVESO en visite dans l'usine pointait le risque d'incendie.