Le 8 mars 2014 disparaissaient les 239 passagers du vol MH370, un des plus grands mystères de l’histoire de l’aviation civile. Pour Ghyslain Wattrelos, qui a perdu sa femme et deux de ses enfants dans le drame, aucun doute : l’avion a été abattu. Entretien.
C’était il y a 10 ans. Le vol de Malaysia Airlines, un Boeing 777, a disparu des écrans radar dans la nuit du 7 au 8 mars 2014, alors qu'il reliait Kuala Lumpur à Pékin. La Malaisie s’est dite prête à relancer les recherches abandonnées en 2017.
Quatre Français disparus
Dans l’avion se trouvaient quatre Français dont Laurence Wattrelos et deux de ses enfants, originaire de Saint-Aubin-sur-Scie, près de Dieppe (Seine-Maritime). Depuis 10 ans, Ghyslain Wattrelos n’a jamais baissé les bras pour essayer de comprendre.
Il répondait ce jeudi 7 mars aux questions de Marie Portolano dans Télématin, sur France 2.
Lundi, le premier ministre malaisien a annoncé que les recherches pourraient reprendre. Qu’est-ce que vous espérez de cela ?
Ghyslain Wattrelos : Déjà, c’est bien parce qu’on en parle. Le seul problème, c’est que je suis persuadé qu’ils vont chercher là où l’avion n’est pas. Donc, je n’attends absolument rien de ces recherches, parce que depuis le début, on fait semblant de chercher.
Qu’est-ce que vous entendez par "on fait semblant de chercher" ?
Je ne crois pas, depuis le début, à la version officielle, qui ne tient pas la route. On nous dit que l’avion a fait demi-tour et est tombé dans l’Océan Indien, à des milliers de kilomètres de l’Australie. Quand on mène l’enquête on voit que cette version ne tient pas debout. L’avion n’est pas tombé là.
"Vraisemblablement, il a été abattu"
Vous avez mené votre propre enquête pendant 10 ans. Où est-ce qu’il est cet avion ?
Ma version à moi, c’est que l’avion a disparu au bout d’une heure, en mer de Chine, à des milliers de kilomètres de là où ils cherchent... Vraisemblablement, il a disparu là, et a été abattu à cet endroit-là car il y avait quelqu’un, ou quelque chose, dans l’avion, qui ne devait surtout pas arriver à Pékin.
Pourquoi, à votre avis, on cacherait les choses ?
On ne peut pas vraiment dire : "on a abattu un avion avec 239 personnes dedans pour éliminer quelque chose qui est dans l’avion, et qui ne doit surtout pas être donné aux Chinois". Non, on ne peut pas le dire. Si c’était un détournement pour éviter un 11 septembre, oui. Mais ce n’est pas ça.
Vous pensez que le gouvernement malaisien était au courant tout de suite ?
Je pense que le gouvernement malaisien est le dindon de la farce. C’est évident que les gens qui sont aux manœuvres, ce sont les États-Unis. Une preuve : le FBI est sur place le lendemain, va chez le pilote, et prend le simulateur du pilote. Pourquoi le FBI est sur place ? Il n’a rien à faire là.
"On sait parfaitement ce qu’il s’est passé"
Qu’est ce qui est le pire pour vous aujourd’hui, 10 ans après ?
Le pire, c’est qu’on dit que c’est un mystère, mais ce n'est pas un mystère. On sait parfaitement ce qu’il s’est passé. Un avion ça ne disparaît pas comme ça... Ce qui m’énerve et ce qui est insupportable, c’est que des gens savent et ne disent rien.
Donc oui, il a disparu, je veux juste savoir la vérité, je veux juste que ces gens-là nous disent pourquoi quelqu’un a appuyé sur le bouton et a fait disparaître ces 239 personnes. C’est peut-être une bonne raison, je n'en sais rien, mais je veux au moins savoir la raison.
Vous n’avez jamais cru à un détournement de l’avion ?
C’est encore possible. Un détournement qui tourne mal. Mais il a été abattu de toute façon.
"Je pense que François Hollande est au courant"
Vous pensez que le gouvernement français est au courant ?
Je pense que François Hollande est au courant. J’ai discuté avec François Hollande. Emmanuel Macron n'a jamais voulu me recevoir. La différence entre l’un et l’autre : il y en a un qui n'a pas de problèmes à mentir, l’autre qui ne veut pas mentir. Macron, je ne l'ai jamais vu. Je pense qu’ils sont parfaitement au courant tous les deux.
10 ans après comment allez-vous ? Est-ce qu’on arrive à retrouver le goût de vivre après cette épreuve, ce mystère, ces mensonges dont vous parlez ?
Oui, on y arrive. La raison, c’est qu’il me reste un fils qui avait 20 ans. Et à 20 ans, tout est beau, la vie est belle, le monde est à vous. Il fallait que je lui montre l’exemple. Donc oui on y arrive ; il m’a donné toute sa force pour y arriver.
J’ai refait ma vie, j’ai monté une société, je vais très bien, et lui, il va très bien. Donc oui on y arrive. Évidemment, on n’oublie pas ce qu’il s’est passé, et on reste dans le combat car on veut savoir. Mais bien sûr qu’on y arrive.