Quel avenir pour la base de loisirs de La Varenne à Arques-la-Bataille près de Dieppe (Seine-Maritime) ? En proie à des difficultés financières, le site a été vendu à des investisseurs privés, ce que conteste l'association Éco Loisirs de la Varenne, qui propose un autre projet sur ce site exceptionnel.
En arrivant sur la base de loisirs de La Varenne, on peine à imaginer que ce lieu était, il y a quelques années encore, une pépite du territoire dieppois.
De ces 35 hectares de verdure et de vastes étangs sur lesquels on s'exerçait à la pratique de la voile ou de l'aviron, il ne reste que des images révolues.
"J'ai des souvenirs lorsque je menais les centres de loisirs où nous emmenions les enfants pour qu'ils puissent découvrir les activités de la voile", se souvient Maryline Fournier, maire (PCF) d'Arques-la-Bataille, et membre de l'association Eco Loisirs de la Varenne. "Ce site a été le passage d'au moins trois, voire quatre générations".
Situé à Arques-la-Bataille, à quelques kilomètres de Dieppe (Seine-Maritime), le centre de loisirs a connu ces dernières années d'importantes difficultés financières, qui ont poussé le syndicat de communes qui le gère, à s'en séparer. Après un appel d'offres, le syndicat a finalement choisi de vendre le site à la société K2 loisirs, au prix de 700 000 euros.
Une vente qui n'est pas au goût au tous, et notamment de certains élus et acteurs du territoire qui voient d'un mauvais œil ce bien public, confié à des investisseurs privés et susceptibles, donc, de faire l'objet de spéculations.
"Le syndicat a retenu un investisseur qui a pour objectif un centre de loisir tel qu'on les connaît dans les années 70-80-90, mais qui ne correspond pas à la dynamique qui a été mise en place localement, qui ne respecte pas l'histoire du lieu et qui ne respecte pas non plus les objectifs que l'on doit avoir en matière de préservation de la nature et de biodiversité", explique Philippe Brousse, vice-Président de l'association Eco Loisirs de la Varenne.
Un projet alternatif
L'association Eco Loisirs de la Varenne a vu le jour il y a un an. Elle propose un projet alternatif et ambitieux qui doublerait la surface actuelle, et mêlerait culture, loisirs et activités nautiques. Profiteraient de ce site les habitants des environs, touristes et scolaires, ainsi que les 12.000 personnes amenées à s'installer ici dans le cadre du projet EPR de Penly.
Le compromis de vente qui devait être signé ces jours-ci ne l'est toujours pas. L'association se réserve donc la possibilité de déposer un recours devant le tribunal administratif pour non-respect du cahier des charges, stipulé dans l'appel d'offres.