Deux nouvelles branches du tram havrais doivent être opérationnelles en 2027. Les grandes lignes de leur tracé ont été adoptées jeudi 3 février lors du Conseil communautaire du Havre Seine Métropole.
Depuis le 22 septembre 2021, une concertation préalable au projet d’extension du réseau de tramways s’est déroulée sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Au total, 1 321 participants étaient présents lors des 25 rencontres organisées dans les communes directement concernées par le projet. La plateforme participative en ligne a enregistré 2 100 connexions et plus de 1 000 contributions (source : Le Havre Seine-Métropole). Cette concertation a permis d'établir les grandes lignes du tracé pour les deux nouvelles branches du tram dans l'agglomération havraise. Elles ont été adoptées le jeudi 3 février 2022, en conseil communautaire.
Je me réjouis de la bonne tenue de cette concertation préalable sur ce grand projet au service des habitants de la Communauté urbaine. Elle va nous permettre de l’améliorer et de préciser les études complémentaires que nous aurons à mener lors des prochaines phases.
Edouard PHILIPPE, président de la Communauté urbaine et maire du Havre
Le projet d'extension du tramway se dessine...
— Le Havre (@LH_LeHavre) February 4, 2022
À la suite de la concertation préalable mise en place par @LeHavreMetro, sous l'égide de la @CNDPDebatPublic, le conseil communautaire a retenu les scénarios suivants pour #LeHavre :
[1/3]@LIA_LeHavre pic.twitter.com/Vbxr92DRLd
En tenant compte des scénarios retenus, le tracé définitif du projet d’extension est adopté, ainsi que le coût prévisionnel d’investissement de 336 millions d'euros hors taxes.
Les scénarios retenus
Plusieurs variantes du tracé des deux branches ont été soumises au débat public lors de cette concertation préalable. En tenant compte de l’avis exprimé par les participants, ainsi que des considérations techniques et financières, les décisions suivantes ont été prises :
- un passage par l’avenue Jean-Jaurès pour la branche Nord
- pour la traversée des quartiers de Graville et de Soquence, deux variantes étaient soumises au débat public entre un passage par la rue de Verdun et un autre par l’avenue Jean-Jaurès. Lors de la concertation, le public s’est clairement positionné en faveur d’un passage du tramway par l’avenue Jean-Jaurès tout en exprimant le souhait de maintenir une desserte en bus de la rue de Verdun. Il permet une bonne desserte du stade Océane et des Champs-Barets.
- un terminus au parking Simone-Veil de Montivilliers pour la branche Nord afin d’éviter l’engorgement des circulations et du stationnement de la gare de Montivilliers. Il permettra de desservir le futur parc jardin de la Sente des rivières.
- un terminus à la Vallée-Béreult pour la branche Sud, à proximité du centre commercial et de la Fabrique des quartiers sud. Ce choix permet de renforcer la centralité d’un quartier qui fait l’objet d’une rénovation urbaine de grande envergure.
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Deux stations pour Harfleur
Tout comme Montivilliers, la commune d'Harfleur n'était desservie par le tramway jusqu'à maintenant.
La concertation acte la création de deux arrêts sur la commune d’Harfleur : à proximité du carrefour de la Brèque et du centre-ville pour la première et à proximité du cœur de quartier de Beaulieu pour la seconde.
Cette première phase de la concertation s’est avérée extrêmement enrichissante. Par les questions qu’elle a soulevées, elle montre l’intérêt de se pencher sur des nœuds précis de réflexion tels que le rôle de plateforme joué par certains arrêts, comme la richesse d’intégrer cette troisième ligne dans un projet global de mobilité pour notre territoire ; deux éléments moteurs d’échanges et de lien entre ses habitants.
Christine Morel, maire d’Harfleur
Quel avenir pour la ligne ferroviaire LER ?
La Lézarde express régionale est une ligne ferroviaire desservant aujourd'hui les communes de Montivilliers et Rolleville au départ du Havre. Le syndicat CGT cheminots du Havre propose de la rallonger jusqu'à Criquetot-l'Esneval (au nord-ouest du Havre) à raison d'un train toutes les 15 minutes.
Le projet n'a pas été retenu car Le Havre Seine Métropole évalue un tel projet à 225 millions d'euros, avec un coût annuel d’exploitation de 15 millions d'euros pour un potentiel de 2 000 voyages quotidiens. Sa réalisation nécessiterait des acquisitions foncières importantes pour recréer 15 km de voies, ainsi que la création d’un nouveau quai en gare du Havre, d’un tunnel passant sous la voie Paris-Le Havre en exploitation et la suppression de nombreux passages à niveau. Le Conseil communautaire met également en avant des passages moins nombreux que ceux d'un tram et la nécessité de correspondances pour les passagers.
On a chiffré notre projet avec des ingénieurs de la SNCF, de façon sérieuse. On n'est pas du tout dans le même coût puisqu'on le chiffre à 55 millions d'euros pour améliorer l'existent et le cadencer toutes les 15 minutes. C'est une solution pertinente et économiquement responsable, qui rentre dans le budget de la communauté urbaine. C'est un manque d'ambition pour les gens de la campagne qui vont être condamnés à la voiture. Ce n'est pas sérieux au regard des enjeux climatiques.
Jean-Marie Mutel, secrétaire du syndicat CGT Cheminots du Havre
Quel calendrier ?
Le Havre Seine Métropole va maintenant démarrer les études de conception qui viendront préciser d’autres aspects du projet, en particulier :
- l’emplacement des parkings-relais
- l’aménagement de pistes cyclables
- l’emplacement des stations
- l’organisation pour le futur réseau de transport en commun
Après les études d’avant-projet et de projet (2023 - 2024), viendra le temps de l'enquête d’utilité publique en 2024 et des travaux entre 2025 et 2026. La mise en service est prévue en 2027.
