Municipales 2020 au Havre : la campagne en 6 dates clés

Un Premier ministre en campagne, un imbroglio à rallonge sur la présentation d'une liste de rassemblement de la gauche, le Rassemblement National en embuscade dans une ville portuaire où le taux de chômage dépasse les 10% : revivez les moments forts de la campagne municipale au Havre.

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- 31 Janvier 2020 : Edouard Philippe annonce qu’il est candidat

Le suspense aura duré jusqu'au dernier moment, même si le Premier ministre avait déjà laissé trainer quelques indices.

Poussé notamment par son mentor au Havre, Antoine Rufenacht, vers la mairie de Paris, il avait fini par décliner officiellement une candidature pour la Ville Lumière, lors de l'université d'été de La République En Marche, début septembre 2019.

Amateur de petites formules percutantes, il y avait même déclaré "on n'est jamais candidat ailleurs qu'à l'endroit qu'on a dans ses tripes et moi, mes tripes, elles ont un goût d'eau salée. Si un jour, je devais être candidat aux municipales, je ne vois pas où cela pourrait être ailleurs qu'au Havre."

Le 31 janvier 2020, le doute est levé. Le locataire de l'Hotel de Matignon annonce officiellement son intention d'être tête de liste pour l'élection municipale.

Il sera donc candidat ... à sa non-succession puisqu'il souhaite rester Premier ministre et laisser, en cas de victoire, son suppléant Jean-Baptiste Gastinne aux manettes de la cité océane.
 


Le soir même, Edouard Philippe était sur France 3 Normandie pour répondre à nos questions au sujet de ces annonces. 

- 4 février 2020 : Les Républicains se désolidarisent d’Edouard Philippe  

Sans surprise. Déjà désavoué en 2017 par son parti lors de son accession au poste de chef du gouvernement aux côtés d'Emmanuel Macron, celui qui fut élu en 2014 sous l'étiquette LR devra cette année se passer de ce soutien.

Le parti de la rue Vaugirard n'étant cependant pas en mesure de trouver une figure capable de faire de l'ombre à Edouard Philippe, aucune liste LR ne sera investie au Havre pour la municipale.  

Le chef de file des autoproclamés "Constructifs" se présente donc "sans étiquette" comme son précepteur Antoine Rufenacht au moment de ravir la mairie aux communistes en 1995. Il n'est en effet pas non plus investi par La République En Marche pour ces élections municipales. 

- Jeudi 20 février : Dévoilement des listes, la gauche désunie 

C'est officiel, il n'y aura pas de liste unique pour la gauche. Après un imbroglio qui aura duré plusieurs mois, Jean-Paul Lecoq et Alexis Deck ne sont pas parvenus à trouver un accord.

La raison principale : l'élu écologiste demandait un mélange à 50/50 pour cette liste fusionnée. Inacceptable pour Jean-Paul Lecoq qui avait bâti sa liste en équilibrant personnalités partisanes, représentants de la société civile et "simples citoyens". 

Deux listes distinctes sont donc déposées ce jeudi 20 février : "Pour un Havre des citoyen(ne)s" emmenée par le député communiste et soutenue par La France Insoumise et Génération.s, et "Le Havre écologie" dirigée par le conseiller municipal écologiste Alexis Deck et suivie par Europe Ecologie Les Verts, le Parti Socialiste et les radicaux de Gauche. 

Ce même 20 février, les deux favoris pour le second tour, Edouard Philippe et Jean-Paul Lecoq dévoilent officiellement leur liste.

Des meetings à l'ambiance radicalement différente, donnant le ton de la campagne pour chacun des deux candidats : 

- Mercredi 26 février : Débat sur France 3 Normandie, l'heure du grand oral

Au total 7 listes ont été déposées pour ce premier tour de l'élection municipale du Havre qui aura lieu dimanche 15 mars. "Le Havre !" d'Edouard Philippe, "Pour un Havre de citoyen(ne)s" de Jean-Paul Lecoq, "Le Havre écologie" d'Alexis Deck, la liste Rassemblement National de Frédéric Groussard, la liste "Vivre le Havre" de Guillaume Millert, le coprésident du HAC handball, la liste Lutte Ouvrière de Magali Cauchois et la liste du Parti Animaliste menée par Béatrice Canel-Depitre. 

Mercredi 26 février, France 3 Normandie a organisé un grand débat pour que chacun expose ces idées. Pour des raisons de fluidité des échanges, seuls Edouard Philippe, Jean-Paul Lecoq, Alexis Deck et Frédéric Groussard (les 4 favoris des sondages) ont été invités en plateau. La totalité du débat est disponible en replay. 
 


En plus d'une heure de discussions et d'échanges, parfois houleux, la figure du Premier ministre en campagne a largement été au centre des attentions.

Mais les candidats ont aussi pu se positionner sur différentes sujets comme le chômage, l'économie, l'urbanisation, l'écologie ou encore les transports en commun. Leur gratuité fait en effet partie du programme de Jean-Paul Lecoq. "Pas une bonne idée", pour Edouard Philippe qui craint "une hausse des impôts" consécutive à cette mesure. 

Nous avons donné la parole à ces 4 candidats sur les points clés de leur programme : 

- Samedi 29 février : Réforme des retraites et 49.3, la politique nationale s'invite au Havre 

Coup de théâtre. Après un conseil des ministres exceptionnel, et alors que la réforme des retraites, très impopulaire parmi la population française, croule sous les amendements à l'Assemblée nationale, Edouard Philippe annonce qu'il recourt au 49.3 pour faire passer en force le texte.

Une annonce évidemment polémique alors que de nombreuses manifestations et grèves ont eu lieu depuis le 5 décembre dernier contre ce projet de loi, y compris au Havre.   

Conséquence : la permanence d'Edouard Philippe dans la cité portuaire, déjà souvent prise pour cible par les gilets jaunes, est caillassée et taguée suite à un rassemblement spontané organisé dans la soirée du samedi 29 février. "49.3 Philippe prend la fièvre", "Mettons le en quarantaine", "Déni de démocratie" peut-on lire sur la devanture du local. 

Agnès Firmin-Le Bodo, députée AGIR et 2e sur la liste d'Edouard Philippe s'est immédiatement insurgée sur Twitter annonçant qu'elle portera plainte. 

Alors qu'il se sera évertué toute la campagne durant à cliver le Premier ministre et le candidat à l'élection municipale, Edouard Philippe aura en permanence été rattrapé par la politique nationale. Dernier exemple en date : l'annulation de son meeting du jeudi 12 mars, le dernier avant le premier tour de l'élection municipale, du fait de la crise sanitaire qui touche le pays. 


- Mercredi 4 mars : Sondage IFOP, Edouard Philippe forcé à un second tour ?

Il y aura peut être plus de suspense que prévu. Mercredi 4 mars, CNEWS publie un sondage IFOP qui donne Edouard Philippe certes largement en tête du premier tour mais loin du score fatidique des 50% lui permettant d'éviter un second tour.

Il y apparaît en effet crédité de 42% des intentions de vote, loin devant Jean-Paul Lecoq (25%), Alexis Deck (16%) et Frédéric Groussard (10%). 

Problème : si ces scores s'avéraient exacts, Edouard Philippe pourrait craindre une union de la gauche au second tour et un très faible report des voix en faveur de sa liste. Bien que le scénario semble hautement improbable, un vote sanction à l'encontre du Premier ministre n'est pas inenvisageable.

Une élection à double tranchant donc : s'il l'emporte, Edouard Philippe s'assure un avenir politique indépendant du bon vouloir d'Emmanuel Macron de le garder à Matignon, s'il subit une défaite, c'est la double peine, il devra sans doute quitter le gouvernement et se contenter d'un poste... de conseiller municipal d'opposition. 

Réponse dans les urnes, les 15 et 22 mars prochains. 

 
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