Un drame est survenu au Havre (Seine-Maritime) dans la soirée du mardi 26 mars 2024. Un adolescent a été grièvement blessé par arme à feu à la tête sous les yeux de son ex-copine.
Dans la soirée du mardi 26 mars 2024, un adolescent de 17 ans a été grièvement blessé par arme à feu au niveau de la tête, sous les yeux de son ex-petite amie.
Son pronostic vital engagé
Le drame est survenu peu avant 20 heures, rue des Ponts. Selon les propos de l'adolescente de 15 ans, le jeune homme lui aurait demandé de sortir devant sa maison et se serait tiré une balle dans la tête devant elle.
Choquée, l'adolescente aurait alors prévenu sa mère et les secours.
"On serait plutôt en présence d'une tentative de suicide sur fond de rupture amoureuse mais la famille du jeune homme semble remettre en cause cette thèse, qui repose, en l'état, sur les déclarations de la petite amie de la victime, seule témoin directe des faits, indique Bruno Dieudonné, le procureur de la République du Havre. Des auditions sont en cours pour comprendre ce qu'il s'est passé."
Grièvement blessé, le jeune homme a été transporté au CHU de Rouen. Son pronostic vital était toujours engagé, mercredi en fin de journée. L'ex-petite amie, sous le choc, a aussi été prise en charge.
Une enquête a été ouverte et confiée au groupe d’appui judiciaire du Havre.
Plusieurs tentatives de suicides d'adolescents
Depuis le début de l'année 2024, plusieurs adolescents ont réalisé des tentatives de suicide en Normandie. Priscille Gerardin, psychiatre au CHU de Rouen, souligne que "l'adolescence est une période à hauts risques, les adolescents cumulent les facteurs à risques".
"L'adolescence, c'est la fin de l'enfance pour le début de la vie d'adulte et c'est très dur. C'est là où on se questionne sur le sens de la vie, où on réalise ce qu'est la mort", avance-t-elle dans notre article.
C'est aussi une période où il y a du harcèlement, une pression scolaire. Et depuis quelques années, il y a le sentiment de vivre dans une société en crise avec la guerre, le changement climatique.
Priscille Gerardin, psychiatre au CHU de Rouen
En tant qu'adulte ou proche, elle conseille "d'être attentif à ces adolescents, attentifs à cette période de vie qui est difficile". "Il ne faut pas avoir peur de poser des questions directes, comme 'est-ce que tu as déjà eu des pensées suicidaires ?'", assure-t-elle.
Parler de pensées suicidaires ne va pas inciter la personne à passer à l'acte, mais "cela va plutôt provoquer un véritable soulagement pour l'adolescent qui n'osait pas en parler".
Ensuite, si l'on constate des signes que ça ne va pas, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous chez le médecin.
Une étude de Santé publique France, publiée le 5 février, montrait la détérioration de la santé mentale des jeunes adultes. Pour les 18-24 ans, les pensées suicidaires au cours de l'année écoulée ont été multipliées par deux entre 2014 et 2021, passant de 3,3% à 7,2%.
La Normandie, deuxième région la plus impactée
La Normandie est la deuxième région la plus impactée par le suicide avec un taux de décès de 18,6 pour 100 000 habitants en 2020 (en France ce taux est de 13,3), selon le 5e rapport de l’Observatoire national du suicide paru en 2022.
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