Ce lundi 9 octobre s'est ouvert, au tribunal correctionnel de Lille, le procès du troisième prévenu dans l'affaire Allan Affagard, assassiné en 2020. Devant la cour, l'homme de 36 ans, dont la responsabilité dans l'affaire est étudiée, a fermement nié son implication.
L'affaire avait suscité l'émoi des Havrais. Le 12 juin 2020, Allan Affagard, un docker havrais de 39 ans, était enlevé. Battu à mort, il avait été abandonné par ses bourreaux sur le parking près de l'école Jules Collet de Montivilliers (Seine-Maritime).
Confondus par des voitures et du matériel électronique (téléphones portables, routeur wifi), trois hommes ont été mis en cause et encourent, chacun, 10 ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime ou un délit".
Un enlèvement prémédité
Entre le 11 et le 14 septembre 2023, deux complices avaient été jugés pour le même chef d'accusation, soupçonnés d'avoir activement préparé l'enlèvement d'ALLAN Affagard par un travail de surveillance assidue aux alentours de son domicile.
Le parquet avait requis à leur encontre la peine maximale, soit 10 ans d'emprisonnement.
Le procès de ce lundi 9 octobre, condensé sur une journée, devait déterminer la responsabilité du troisième prévenu, âgé de 36 ans et au casier judiciaire déjà bien chargé (28 condamnations).
Il aura fallu attendre un mois pour qu'il ne comparaisse devant les juges. Le 12 septembre 2023, son avocat, souffrant, ne s'était en effet pas présenté au procès.
Le délibéré rendu jeudi
Selon les inspecteurs de police, l'homme entendu ce lundi, originaire du Havre, aurait participé à l'organisation de l'enlèvement d'Allan Affagard, mis en cause par la justice en 2017 dans une affaire de trafic de stupéfiants.
Mais ce matin, le prévenu est resté évasif, déclarant "ne plus se souvenir", et a continué de nier avec fermeté son implication dans le meurtre du docker.
"Une peine exemplaire pour les trois"
Dans l'après-midi, le parquet a requis la même peine que les deux autres, soit dix ans d'emprisonnement de réclusion criminelle assorti d'un mandat de dépôt, cinq ans d'interdiction d'aller et venir en Seine-Maritime et une confiscation des scellés.
Le parquet a demandé "une peine exemplaire pour les trois". Le délibéré sera rendu jeudi 12 octobre pour les trois hommes.