Quel temps fera-t-il en Normandie en 2050 ? Températures, précipitations ou encore vagues de chaleur… Grâce aux données de Météo France et de son outil Climadiag, découvrez les prévisions de température dans 27 ans.
Si les régions du sud de la France ont le plus souffert des vagues de chaleur et des canicules en 2022 et 2023, le réchauffement climatique n'épargne personne. Malgré tout, certains coins de France le subissent moins. C'est le cas aujourd'hui en Normandie, mais qu'en sera-t-il en 2050 ?
Pour répondre à cette question, Météo France a mis en place des projections en se basant sur les chiffres du projet Drias, les Futurs du Climat. Pour chaque indicateur, vous retrouverez une valeur de référence (qui correspond aux relevés faits entre 1976 et 2005) et une valeur de projection en 2050.
En cliquant sur "Détail", vous obtiendrez les valeurs haute et basse pour chaque indicateur, répartis dans plusieurs catégories : Climat, risques naturels, santé, agriculture.
Dans les principales communes normandes, on remarque une hausse généralisée des températures moyennes (entre 1 et 2 degrés selon les saisons) mais aussi une baisse des jours de gel. Autre élément marquant : les vagues de chaleur.
"Le risque de sécheresse et de vague de chaleur va augmenter", prévient Nicolas Buffard, référent Normandie de Météo-France. Tout cela va apporter son lot de conséquences, comme des sols de plus en plus secs et un risque de feux de végétations de plus en plus important."
En moyenne, la Normandie va connaître huit journées estivales supplémentaires avec un sol sec. Par exemple, à Alençon et Bernay, douze journées avec un sol sec supplémentaires sont à prévoir pour l'été 2050. À Argentan et Rouen, ce nombre de journées va même doubler !
La Normandie ne sera pas la région la plus chaude de France.
Nicolas BuffardRéférent Normandie de Météo-France
Le prévisionniste tient cependant à comparer ces projections avec le reste du pays. "Historiquement, la région n'est pas confrontée aux vagues de chaleur et elle a été moins concernée lors des étés 2022 et 2023. Même si le nombre de journées chaudes va augmenter et que les sécheresses vont être plus fréquentes, la Normandie ne sera pas la région la plus chaude de France."
Encore peu de journées très chaudes
Nicolas Buffard va même plus loin. "La région restera un havre de fraîcheur. Il y fera plus frais qu'ailleurs. Chez nous, ces vagues de chaleur resteront ponctuelles." En effet, les projections pour 2050 indiquent en moyenne moins d'un jour par an où le thermomètre dépassera les 35°C en Normandie, contre plus de six jours en Occitanie.
Le réchauffement climatique apporte avec lui un autre aléa que sont les inondations. Dans son outil, Météo-France prévoit des précipitations quotidiennes remarquables plus importantes (voir graphique ci-dessous). Pour autant, est-ce suffisant pour affirmer que les inondations seront plus fréquentes dans la région en 2050 ?
Nicolas Buffard ne préfère pas trop se projeter. Si les journées à plus de 20 millimètres de précipitations seront (un petit peu plus) fréquentes, il en faut plus pour imaginer une hausse des inondations. "Une seule journée à 20 millimètres, cela ne suffit pas. Par exemple, lors des inondations d'août 2023 à Isigny-sur-Mer, il avait plu 70 millimètres en moins d'une heure !"
Autant de pluie au cumul, mais des épisodes plus rares et plus intenses
Au-delà des journées exceptionnelles, Météo-France nous apprend que les précipitations seront en légère hausse en hiver et en légère baisse l'été. Rien de fracassant donc, mais le référent de Météo-France en Normandie veut attirer l'attention sur un autre phénomène. "Même si le cumul de pluie sur la saison estivale ne change pas beaucoup, ces pluies peuvent être plus intenses. La répartition temporelle peut être différente avec des pluies orageuses qui peuvent provoquer des inondations comme à Caen en juillet 2013."
Il y a eu beaucoup d'aménagements qui ont rendu les inondations moins fréquentes
Nicolas BuffardRéférent Normandie de Météo-France
Difficile également de dire que les inondations se multiplient depuis plusieurs années. "La région a connu plusieurs hivers où les cours d'eau avaient pas mal grimpé. Je pense à la crue de la Seine en janvier 2018, mais aussi plus tôt en 1994, 1995 ou 2001. Après, il y a eu beaucoup d'aménagements qui ont rendu ces épisodes moins fréquents comme sur l'Orne ou sur le canal entre Caen et Ouistreham."
Dire que la Normandie connaîtra plusieurs inondations par an est donc trop hâtif. Mais certaines communes de la région sont confrontées à la problématique de la montée des eaux. En cent ans, la mer a grappillé déjà vingt centimètres sur le littoral.