Ce vendredi 8 décembre 2023, le tribunal administratif examine le recours déposé par la commune de Tourville-la-Rivière, opposée à l'installation d'une aire de passage pour les gens du voyage. Une trentaine de personnes se sont mobilisées pour assister à cette audience.
En décembre 2022, la préfecture de la Seine-Maritime choisissait la commune de Tourville-la-Rivière pour installer l'aire de grand passage des gens du voyage de la métropole rouennaise.
Une pétition en ligne
Sans concertation, selon la commune concernée, la préfecture a pris un arrêté le 19 décembre 2022 pour préciser ce projet. Il s'agit d'une aire de quatre hectares, aménagée sur le terrain des Béguines, à proximité de la base de loisirs de Bédanne. Un projet qui vient alors remplacer l'échec d'une implantation prévue sur la commune d'Oissel.
Rapidement, la maire (PCF) de Tourville, Agnès Cercel, riposte et met en ligne une pétition, elle a recueilli à ce jour environ 600 signatures. L'élue dépose également en février 2023 un recours devant le tribunal administratif de Rouen.
L'audience a eu lieu ce vendredi 8 décembre 2023. Dès huit heures, élus et habitants opposés à l'installation de caravanes, se sont mobilisés devant le tribunal.
" Un beau terrain pour lesquels nous avions des projets"
Une trentaine de personnes était mobilisée devant le tribunal administratif de Rouen. La maire de Tourville-la-Rivière, entourée d'autres élus de la métropole, la sénatrice communiste Céline Brulin et la députée LFi Alma Dufour, a pris la parole pour rappeler les sujets de discorde.
En premier lieu, ce terrain des Béguines faisait l'objet d'autres projets de loisirs, notamment pour compléter l'offre de services déjà mis en place à la base de Bédanne.
Deuxième point : cette aire de quatre hectares serait très visible des logements installés sur le coteau de la commune. "Comme personne des services de l'État ne s'est rendu sur place, ils ignorent qu'un tiers des habitants de la commune surplombent ce terrain."
Le préfet nous affirme qu'il y aura des arbres, mais il ne se rend pas compte que ça ne suffira pas pour protéger chacun. Les gens du voyage eux-mêmes nous disent qu'ils ne veulent pas être ainsi exposés à la vue et puis les porteurs de projet ne veulent pas s'implanter à côté d'un terrain susceptible d'accueillir 400 caravanes.
Agnès cercel, maire (PCF) de Tourville-la-Rivière
Une rapporteure publique plutôt favorable au projet
Durant l'audience, qui a duré moins d'une heure, la rapporteuse publique dans ses conclusions semble plutôt favorable au projet, de quoi susciter la colère des élus et habitants mobilisés. Une fois de plus, la maire de Tourville a rappelé "qu'un tel projet ne se faisait pas seulement sur le papier, il faut venir voir sur le terrain."
L'avocat de la commune attend ce délibéré "avec confiance. Le tribunal peut très bien décider de se transporter sur place pour voir ce qu'il en est".
La décision a été mise en délibéré au 12 janvier 2024.