Dix personnes s'évadent du Centre de rétention de Oissel : des retenus toujours en fuite

Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 avril 2024, dix retenus se sont évadés du Centre de rétention administratif de Oissel, près de Rouen. Trois ont été retrouvés.

Mise à jour, jeudi 11 avril 2024, à neuf heures. Sur les trois évadés du CRA interpellés, l'un, qui s'est blessé dans sa fuite, est toujours hospitalisé.

Un deuxième a fait l'objet d'une convocation devant le tribunal correctionnel pour être jugé de l'évasion et des dégradations le 28 juin. Il a réintégré le CRA.

Le troisième est déféré au parquet pour être jugé en comparution immédiate, jeudi 11 avril 2024.

Ce n'est pas la première fois que des retenus s'évadent du Centre de rétention administratif (CRA) de Oissel, près de Rouen. En mars 2023, ce sont 16 personnes qui s'étaient échappées du CRA et en octobre 2022, neuf retenus s'étaient évaporés dans la nature.

Dix retenus ont pris la fuite

Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 avril 2024, ce sont dix retenus qui ont pris la fuite.

"Les recherches immédiatement lancées ont permis d'interpeller dans l'enceinte de l'école de police (située à côté, Ndlr) trois retenus, placés en garde à vue dans le cadre d'une procédure judiciaire ouverte auprès du parquet de Rouen", indique la préfecture de Rouen dans un communiqué. 

Des mesures ont été prises pour renforcer les patrouilles du CRA et de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN76) à l’intérieur comme à l’extérieur du site. Les effectifs de police et de gendarmerie ont été alertés et le signalement des individus leur a été diffusé afin d'engager les recherches. 

Des retenus blessés

Selon nos informations, plusieurs retenus ont été blessés pendant leur fuite. Ils sont sortis par la cour intérieure. Ils ont pris un drap, ils l'ont roulé pour faire un tube, ils l'ont accroché à deux barreaux et ils ont percé le filet de la cour pour s'échapper.

"Les retenus échappés ce jour demeureront recherchés sur l'ensemble du territoire national jusqu'à leur présentation à l'autorité judiciaire et à leur éloignement", assure la préfecture. 

Un nouveau CRA à l'horizon 2027

Ouvert en 2004, le CRA de Oissel compte parmi les 25 centres de ce type qui existent en France. Il peut accueillir jusqu’à 72 personnes, des hommes mais aussi des femmes avec leurs enfants.

L'établissement est régulièrement pointé du doigt pour sa vétusté et son mauvais entretien. Des associations de solidarité avec les migrants expliquent que les conditions de vie y sont "pires que la prison".

Chantal Touret, membre de l'Observatoire Citoyen du CRA d'Oissel, indique que "ça rend fou d'être enfermé comme ça". "Le climat est de plus en plus tendu entre les retenus" et "les conditions de rétention n'améliorent pas la chose".

durée de la vidéo : 00h01mn46s
{} ©France télévisions

De son côté, Frédéric Desguerre, secrétaire national délégué pour la zone ouest du syndicat Unité SGP police, demande des effectifs supplémentaires. "Dans la nuit de lundi à mardi, 45 retenus et seulement huit policiers ! Il nous faudrait 140, 150 effectifs de police pour assurer la sécurité de nos collègues et des retenus."

Aujourd'huil, il y a 93 fonctionnaires de police pour 72 retenus. À titre de comparaison, à Bordeaux, ils sont 20 retenus max pour 44 effectifs de police.

En octobre 2023, Gérald Darmanin avait annoncé la création d'un nouveau CRA à Oissel à l'horizon 2027. Sa capacité sera de 140 places.

Pour rappel, la rétention administrative est une décision prise par l’administration à l’encontre d’un ressortissant étranger concerné par une mesure d’éloignement (expulsion, obligation de quitter le territoire français....) et qui ne peut pas quitter immédiatement le territoire français.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité