Cinq ans après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, les membres du collectif unitaire ont marqué ce triste anniversaire avec une action symbolique. Devant l'usine, ils ont déposé un gâteau brûlé et un pot commun ironique pour rappeler leur mécontentement face aux responsabilités non assumées.
Il y a cinq ans, le 26 septembre 2019, Rouen a été frappée par une catastrophe industrielle. Vous vous en souvenez sûrement : l’incendie de l’usine Lubrizol.
Bon anniversaire Lubrizol !
Cinq ans après, les membres du collectif unitaire Lubrizol ont souhaité le bien "mauvais anniversaire" de l'incendie devant l'usine.
Ils ont déposé un gâteau brûlé juste devant l'entrée de l'usine. Ils étaient une vingtaine à se réunir ce jeudi 26 septembre 2024.
Une cagnotte en ligne
Il y a deux semaines, à quelques jours de la date-anniversaire de la catastrophe, l'Union des victimes de Lubrizol a lancé non sans malice une cagnotte pour aider l'industriel à payer.
"Comme Lubrizol n'assume pas et manque sans doute de moyens, pour les cinq ans, donnons-leur un coup de pouce avec cette cagnotte en ligne", indiquait le collectif. "
"Le pollueur n’ayant jamais été le payeur, ce qui est malheureusement coutume en France, récoltons 340 000 euros pour les transmettre intégralement à Lubrizol France afin que, symboliquement, il paye sa dette à la société !"
Seulement 14 euros ont été récoltés. L'argent récolté a été déposé avec le gâteau d 'anniversaire.
Pas de contamination ou de pollution, selon une étude
Cinq ans après le spectaculaire incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, les scientifiques ayant étudié l'impact sanitaire et environnemental n'ont mis en évidence aucune trace de contamination chez les habitants ou signe de pollution dans l'environnement.
Dans une synthèse de leurs travaux publiée lundi, les chercheurs du projet Cop Herl alertent en revanche sur la présence de fortes concentrations de substances toxiques pour l'environnement (métaux lourds, hydrocarbures, polluants éternels PFAS...) dans la darse, un bassin sur la Seine où les eaux d'extinction de l'incendie ont été déversées.
"L'étude concernant l'imprégnation par les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques, ndlr) et les métaux des cheveux d'habitantes de la métropole ne montre pas d'exposition significativement plus importante après l'incendie qu'avant celui-ci", souligne la note de synthèse transmise lundi par l'Université de Rouen.
Une carte des usines Seveso en ligne
Pour les cinq de la catastrophe, la Métropole de Rouen a mis en ligne une carte qui répertorie les sites Seveso seuil haut et seuil bas. Elle leur attribue un code couleur en fonction des derniers rapports de l'Inspection des installations classées et des dernières décisions administratives.
Du côté de l'enquête judiciaire, elle se poursuit pour tenter de déterminer l’origine de l’incendie.