La piscine des plateaux Est de Rouen ouvrira-t-elle ses portes prochainement ? L'ANSES (Agence nationale de Sécurité Sanitaire) vient de mettre un nouveau coup d'arrêt au projet. Selon les experts, le système de filtration de l'eau est sous-dimensionné.
C'est un nouvel épisode dans le feuilleton de la piscine des plateaux Est de Rouen. Le complexe aquatique devait dans un premier temps ouvrir ses portes en mai 2023, puis en septembre de la même année et enfin en janvier 2024. Les portes sont restées closes.
Les bassins devaient accueillir prochainement les premiers baigneurs, il n'en sera rien. L'ANSES (Agence nationale de Sécurité Sanitaire) a rendu un avis défavorable.
Le système de filtration encore dans le viseur
À Franqueville-Saint-Pierre (Seine-Maritime), le bâtiment est désespérément vide. "Les vestiaires, les casiers pour ranger les affaires... tout est prêt !", assure Jean-Guy Lecouteux, maire de la commune et président du Syndicat intercommunal du centre aquatique du plateau Est.
Dans l'immense complexe de 3 500 m², l'innovant système de filtration de l'eau pose problème. Le procédé sans chlore n'est pas remis en cause mais selon les services de sécurité sanitaire, il est sous-dimensionné pour la taille des trois bassins.
"On ne peut accueillir qu'un baigneur par m3 d'eau. Sur le grand bassin, on ne peut avoir que 75 nageurs à la fois, sur les autres une vingtaine de personnes", détaille Jean-Guy Lecouteux.
Faut-il revenir sur une filtration au chlore ?
Très attendu depuis la fermeture de la piscine de Bonsecours en 2008, le complexe construit à Franqueville-Saint-Pierre a été imaginé pour le territoire de 30 000 habitants. Les dix maires concernés par le projet, se sont réunis le 21 mai dernier pour trouver une solution.
Ils devraient rencontrer l'architecte dans les prochains jours. Pour eux, il n'est pas envisageable de réduire la jauge d'accueil de la piscine. "Ce ne serait pas rentable", soulignent-ils.
Selon Annie Vidal, députée (Renaissance) de la circonscription, la solution la plus rapide serait de faire marche arrière sur le projet : "il faut revenir à un bassin plus classique (ndlr : avec un système de filtration conventionnel), pour une ouverture dans six à dix mois".
Reportage Frédéric Nicolas, Stéphanie Letournel
L'exemple de la piscine d'Amboise (Indre-et-Loire), conçue par la même entreprise avec le même système filtration, sans chlore, "biominéral" montre les limites de l'innovation. Elle a dû fermer ses portes à trois reprises depuis l'automne...
Les élus de l'agglomération Est de Rouen tablent désormais sur une ouverture de la piscine cet été au plus tôt. Depuis le début de la construction de la piscine, en 2018, 18 millions d'euros ont déjà été investis.