Le maire de Rouen est-il en bonne voie pour devenir le chef de file des socialistes ?

Ce jeudi 12 janvier 2023, les adhérents du parti socialiste sont appelés à choisir leur premier secrétaire. Parmi les 3 candidats en lice, le "challenger", Nicolas Mayer Rossignol est soutenu par 400 élus et membres du parti.

Jeudi 12 janvier, entre 17h et 22h, les adhérents socialistes sont appelés à se rendre dans leurs sections locales pour procéder au choix du premier secrétaire du parti. Pour rappel, 3 candidats ont présenté leurs textes d'orientation. 

Le maire de Rouen est entré dans la danse et l'a annoncé en novembre, lors de la création de son courant "Refondations". Il peut faire figure de "challenger" face à Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018 et la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy.

En septembre 2021, au 79ème congrès du PS, tous deux étaient déjà face à face. Cette fois-ci, les deux candidats s'opposent frontalement par rapport à la place du PS dans la NUPES. De quoi laisser une petite place au maire de Rouen ?

Une 3ème voix dans la course

Nicolas Mayer Rossignol est notamment soutenu Par Anne Hidalgo, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Valérie Rabault première vice-présidente de l'assemblée ou encore le maire de Montpellier.

"On porte le renouveau, si on n'avait pas apporté cette voie centrale, vous auriez deux textes : ce sont les mêmes que précédemment et Olivier Faure aurait largement gagné"

Il y a une attente pour un positionnement central qui vise à rassembler des gens qui ont pu voter Pour ou Contre l'accord Nupes. A Refondations on veut dépasser ça et reconstruire la gauche puisque pour l'instant ... elle ne fait que perdre !

Nicolas Mayer Rossignol - Candidat au poste de 1er secrétaire du Parti Socialiste

Le soutien des élus socialistes de la métropole rouennaise

Proche de Laurent Fabius pendant de longues années, le maire de Rouen a reçu le soutien de 400 élus et membres du parti, dans une tribune publiée mardi 10 janvier dans le JDD. 

"Pour le 80ème congrès du Parti Socialiste, je vote Refondations"

Parmi les signataires, des noms de toute la France, on retrouve localement Didier Marie, sénateur de Seine-Maritime, Nicolas Rouly le secrétaire de la fédération socialiste 76 ainsi que plusieurs maires de la métropole rouennaise. Les élus de Grand Couronne, Elbeuf, Malaunay, Petit-Quevilly notamment.

Combien de votes pour le "TO3 ?"

Les 41 000 adhérents en France sont donc appelés à voter entre les 3 textes d'orientation, le "TO3" désigne le texte porté par le maire de Rouen, à condition d'être à jour de cotisations.

Comme le rappelle Nicolas Rouly, de la fédération de Seine-Maritime " ils peuvent encore se mettre à jour le soir du vote. En Seine-Maritime, on compte 1270 inscrits, lors du précédent congrès en septembre 2021, un peu plus de 700 ont voté".

Dans l'Eure, on compte 300 adhérents susceptibles de participer à ce vote interne.

Chacun des 3 candidats a multiplié les déplacements dans les fédérations ces dernières semaines: Olivier Faure espère être en tête du premier tour, Nicolas Mayer-Rossignol se rêve en homme providentiel et estime qu'il ne sera "pas troisième", tandis que Hélène Geoffroy affirme que sa ligne "sera majoritaire".

Premier début de réponse dans la nuit du 12 au 13 janvier avant le second tour de ce vote interne, le jeudi 19 janvier 2023.

Des figures normandes socialistes au destin national

L'histoire du Parti Socialiste s'est en partie construite en terres normandes. De grandes figures au destin national y ont vécu. Proche de Paris, c'est aussi une ville de campagne électorale, Anne Hidalgo l'a choisi pour annoncer sa candidature aux élections présidentielles en 2022.

Petit retour sur quelques figures clefs

Pierre Bérégovoy : Fils d’immigrés Ukrainiens, l’ancien premier ministre de François Mitterrand a débuté  sa carrière professionnelle et politique à Rouen.

Originaire de Déville-lès-Rouen, en Seine-Maritime, il sera cheminot et travaillera ensuite pour Gaz de France à Rouen. Une fois muté à Paris, il va monter au sein du parti. Il sera ministre sous François Mitterrand, aux affaires sociales quand Pierre Mauroy est 1er ministre. Il est ensuite ministre de l'économie quand Laurent Fabius est chef de gouvernement. Pierre Bérégovoy sera lui-même premier ministre en 1992, puis député de la Nièvre. Soupçonné de corruption, il mettra fin à ses jours à l'âge de 67 ans.

Laurent Fabius : Le président du conseil constitutionnel a fait de la Seine-Maritime et notamment de Grand-Quevilly, son fief électoral.

Dès 1977, il y est conseiller municipal puis député l'année suivante. Directeur de cabinet de François Mitterrand, il sera son ministre du budget, de l'industrie et premier ministre à partir de 1984. Egalement ministre pour le gouvernement de Lionel Jospin puis pendant le quinquennat de François Hollande, il est à la tête du conseil constitutionnel depuis 2016. Le parcours politique de Laurent Fabius depuis son mandat de maire de Grand-Quevilly jusqu’au Quai d’Orsay. 

François Hollande : L'ancien président de la République est originaire de Rouen où il a grandi. Son fief électoral est en Corrèze, où il sera notamment député et maire de Tulle. Mais ses racines normandes le font régulièrement revenir à Rouen, pour présenter ses livres notamment. Il a longtemps tenu les rênes du parti socialiste, de 1997 à 2008, il a été premier secrétaire du parti. De quoi inspirer, qui sait, l'actuel maire de Rouen, en lice pour assumer les mêmes responsabilités.