Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a fait part ce vendredi 24 mai de sa colère sur le réseau social X, après avoir reçu d'un administré, une lettre ouvertement antisémite. L'élu a publié le courrier nauséabond sur son compte, en respectant son anonymat.
"Vous affirmez que s'attaquer à la communauté juive équivaut à s'attaquer à la communauté nationale. C'est faux. Je suis fier d'être français, et je ne suis et ne serai jamais juif", éructe cet administré rouennais dans un courrier envoyé au maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, qui ne décolère pas devant cet antisémitisme décomplexé.
L'édile a exprimé son écœurement sur le réseau social X, en publiant la lettre.
Voilà le genre de courrier que je reçois à la Mairie de @Rouen. En France, l'antisémitisme n'est pas une opinion, mais un délit. Je fais immédiatement un signalement au Procureur au titre de l'art. 40 du Code de procédure pénale.
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) May 24, 2024
Nb: on notera le "fait-d'hiver".#synagogue #Rouen pic.twitter.com/YcUtBvpyne
Compassion et solidarité après l'incendie de la synagogue
L'édile, et président de la Métropole rouennaise, avait en effet exprimé toute sa compassion et sa solidarité avec la communauté juive, après l'incendie criminel de la synagogue de Rouen le vendredi 17 mai dernier. L'homme qui avait mis le feu, un algérien sans titre de séjour, avait été abattu par les forces de l'ordre. Cet acte délibérément antisémite avait bouleversé l'opinion publique.
Nicolas Mayer-Rossignol avait souhaité que les Rouennais se rassemblent le soir même devant la mairie, pour manifester leur solidarité avec la communauté juive, et rejeter l'antisémitisme. Son discours avait été retransmis sur diverses antennes, dont celle de TF1, à laquelle fait allusion ce sinistre courrier.
— Nicolas Mayer-Rossignol (@NicolasMayerNMR) May 19, 2024
Des propos ignobles, proférés sans complexe
La lettre de l'administré se poursuit sans complexe, déblatérant des idées nauséabondes sur "un banal fait d'hiver" (sic), sur les juifs et l'argent, ou le mobile de l'incendie.
"Que l'acte commis à Rouen soit inqualifiable, peut-être. Que son auteur ait été abattu, c'est une bonne chose, beaucoup plus économique (ça devrait plaire aux juifs) qu'un procès..." Ad nauséam.
Les propos sont signés, donc totalement assumés, et ouvertement antisémites, donc répréhensibles au regard de la loi.
Signalement au procureur
Nicolas Mayer-Rossignol a immédiatement fait un signalement au procureur, rappelant que l'antisémitisme n'est pas une opinion mais un délit.
Le 6 mars 2024, l'Assemblée Nationale a adopté en première lecture, une proposition de loi pour renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste, antisémite et discriminatoire.
Jusqu'à présent, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse établissait les fondements de l'injure et de la diffamation antisémite.
D'après le dernier rapport du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, les actes et propos antisémites ont été multiplié par quatre ces derniers mois.