Plus de 7 mois après l'incendie de l'usine SEVESO Lubrizol à Rouen et les retombées de suie sur l'est de la Seine Maritime, le cabinet chargé des indemnisations assure avoir dédommagé 95% des victimes. Mais pour certains le compte n'y est pas.
Nettoyage et manque à gagner
Suite à l'incendie de l'usine Lubrizol près de Rouen le 26 Septembre 2019, une suie noire se déposait sur plus de 200 communes en Seine Maritime et jusque dans les Hauts de France. Municipalités, particuliers et professionnels ont dû nettoyer à leurs frais. Les récoltes agricoles et les activités de tourisme ont été suspendues les jours voir semaines suivantes. Afin de compenser les frais et les pertes un fond d'indemnisation a été mis en place.Pas énorme cette indemnisation et si j'accepte, je ne peux plus faire de recours contre Lubrizol
Nicolas Courtin, propriétaire de camping
Au camping de la Minière à Forges les Eaux, les propriétaires ont reçu une proposition de 572 euros de compensation, pas suffisant pour eux. Suite à l'incendie les touristes ont dû quitter leur établissement : sur les 10 jours impactés les patrons estiment leurs pertes à 1500 euros.
Malgré les justificatifs fournis, le fond d'indemnisation leur propose un tiers de ce qu'ils espéraient et s'ils acceptent, plus possible de faire un recours contre l'entreprise. Or Nicolas Courtin veut garder cette possibilité car il s'inquiète pour l'avenir et sa santé : "ce jour là j'ai travaillé dans le camping, j'ai fait des allers retours sous la pluie, j'ai absorbé énormément de déchets."
Lubrizol à joué le jeu
Le maire de Roncherolles en Bray
A Roncherolles en Bray, village de 500 habitants, on estime que le compte est bon. Pour Michel Gibaux, le maire, " au niveau des frais de désinfection du centre de la commune, Lubrizol a respecté ses engagements." La municipalité avait estimé le coût du nettoyage à 12h de travail d'un agent municipal, soit 180€, somme reçue fin 2019.
Indemnités calculées sur justificatifs
"Le prestataire a calculé les indemnités à partir des justificatifs fournis " nous informe Dominique Delmas, le directeur du cabinet Exetech. 7 mois après l'accident, il nous assure que 95 % des fonds ont été acceptés et versés.
De son côté, le propriétaire du camping va refuser cette indemnité et à l'aide de l'association des victimes de Lubrizol et leur avocat réclamer un remboursement plus proche de la réalité de ses frais.