Menaces physiques et verbales. Les sapeurs-pompiers de la Seine-Maritime tirent la sonnette d'alarme. En une semaine, trois plaintes ont été déposées après plusieurs agressions sur le territoire. Une augmentation de la violence qui inquiète et excède les services de secours.
Menaces au couteau, crachats, insultes : les pompiers de la Seine-Maritime semblent faire face à de plus en plus d'agressions. En une semaine, trois plaintes ont même été déposées après plusieurs agressions sur le territoire.
Les services de secours s'inquiètent de cette augmentation de la violence à leur égard lors de leurs interventions. "C'est une ambiance qui est pesante. On va souvent avoir des agressions verbales avec des insultes et des menaces. Malheureusement, on se rend compte que de plus en plus souvent on subit des agressions physiques", explique Ribot Rozenn, commandante chef de centre de secours Rouen sud.
Certains sapeurs-pompiers sont victimes de coups, de jets de pierres ou de briques, en plus des agressions verbales.
Ribot Rozenn, commandante chef de centre de secours Rouen sud
Dimanche 27 octobre, alors qu'une équipe de sapeurs-pompiers du centre de secours Rouen sud intervenait pour une personne ivre sur la voie publique, ils ont été agressés physiquement. "Ils ont pris des crachats et des coups par la personne qu'ils étaient censés sauver."
Si ce genre de situation a toujours existé, les sapeurs-pompiers de Seine-Maritime ont l'impression que le phénomène aurait tendance à s'accentuer. Au point de tirer la sonnette d'alarme dans un post sur les réseaux sociaux publié en début de semaine :
❌ La semaine passée, des sapeurs-pompiers du Sdis76 ont été confrontés à des #agressions verbales ou physiques.
— Sapeurs-pompiers 76 (@Sdis76) October 29, 2024
➡ Le #Sdis76 dénonce ces actes inadmissibles et souhaite apporter son soutien aux agents victimes d'agressions et dépose plainte de manière systématique.
"Les agressions sont plus violentes qu'avant"
Cette année,152 violences physiques et verbales ont été recensées en Seine-Maritime.
"On se rend compte que les agressions sont plus violentes qu'avant", poursuit Ribot Rozenn. "Dans 80% des cas, c'est pendant des interventions de secours à personne, c'est surprenant." Les agresseurs sont la plupart du temps des personnes qui ont consommé des substances illicites, qui rendent parfois les personnes violentes.
Résultats, certains pompiers peuvent avoir certaines appréhensions à retourner sur le terrain après une agression physique. "Les gens ne se rendent plus vraiment compte du comportement qu'ils peuvent avoir avec les individus qu'ils croisent."
Le SDIS accompagne de près les pompiers et incite les agents à déposer plainte en cas d'agression. "On a des formations de gestions d'agressivité pour permettre de savoir comment aborder une personne en état d'agressivité et comment essayer de protéger son équipage et se protéger soi-même lorsque ça arrive."
En France, 1074 soldats du feu ont été victimes d'agressions, soit trois par jour en 2023, un chiffre en légère baisse par rapport à 2022.
Empêcher un pompier d’exercer sa mission est passible de dix ans de prison et de 150.000 euros d'amende.