En cet automne 2018, les vendanges normandes n'ont jamais été si nombreuses. Elles sont le fruit du travail de passionnés et de l'aboutissement de nombreux projets de relance, comme au Moyen-Age, de la culture de la vigne
 

Un renouveau récent

C'est dans le département du Calvados, au sud-est de Caen, en amont de Saint-Pierre sur Dives, que se situe aujourd'hui le plus grand et le plus abouti des vignobles normands. Initié au début des années 1980 par Gérard Samson, ce projet de production de vin s'est appuyé sur des recherches historiques dans les archives.

Comme une sorte d'enquête permettant de prouver la présence très ancienne de vignes à Grisy, sur ces coteaux de la Dives, à quelques kilomètres de l'abbaye de Saint-Pierre sur Dives. Planté en 1995, le vignoble des "Arpents du soleil"  s'est développé et produit  maintenant plusieurs dizaines de milliers de bouteilles par an et bénéficie depuis 2009  d'une appellation d'Indication Géographique Protégée (IGP) "vin de pays du Calvados Grisy". 

L'âge d'or du Moyen-Age

Amenée en Normandie par les Romains, la culture de la vigne s'est développée au Moyen-Age, principalement sur des terrains orientés au sud, près d'Avranches, de Caen et le long de la vallée de la Seine et de ses riches et puissantes abbayes.La production de vin, soutenue et organisée par l'Eglise, est importante. Mais le vin n'est pas de bonne qualité et (les méthodes de vinification ne sont pas parfaitement maîtrisées) et se conserve mal.

L'évolution des conditions climatiques vers des températures plus fraîches, l'apparition de maladies et la concurrence  de vins, moins acides, venant de régions situées plus au sud, amorcent le déclin puis la disparition des vignes normandes.

Le gros problème avec la vigne c'est que ça prend beaucoup de temps. Il faut la soigner tout le temps et durant toutes les  saisons. Il faut labourer, sarcler, arroser, tailler… Et ça c'est un obstacle numéro un.

  • Philippe Rivals, président de l'association "In vigno meritas" et ingénieur agronome
 

Le renouveau

Dans le sillage de Gérard Samson, d'autres Normands se sont lancés dans l'aventure de replanter des vignes en Normandie et d'imaginer d'en faire du vin.  

Près du Havre, à Etretat, à Fry, dans le Pays de Bray et sur les bords de Seine, comme à Gaillon, à Saint-Martin de Boscherville ou à Freneuse. Mais aussi à Rouen, en pleine ville, à quelques centaines de mètres de la cathédrale et de l'archevêché.
 

"In vigno meritas" est le nom d'une association de Bois-Guillaume présidée par un ingénieur agronome originaire de la moitié sud de la France.

La vigne peut pousser un peu partout. On trouve de la vigne en Belgique, il y a la foire des vins à Liège et on trouve des viticulteurs belges. La vigne pousse un petit peu partout dans le monde, et pourquoi pas à Rouen ?

  • Philippe Rivals

Son projet consiste à produire du vin et de le vendre au profit d'œuvres caritatives. C'est ainsi qu'en 2015, plusieurs cépages ont été plantés sur un magnifique terrain dominant Rouen, exposé plein sud, situé au Mont-Fortin.
En parallèle de ce vignoble du Mont-Fortin, l'association souhaite fédérer les habitants du secteur qui ont une vigne dans leur jardin afin de regrouper le raisin pour en faire du vin.

Reste à faire avec les conditions climatiques car l'un des ennemis des vignes normandes est le gel.

VIDEO : présentation du projet de la vigne de Rouen avec (de gauche à droite) Serge Mesnier, Christian Becquart (du Rotary Club Rouen-Collines), Marie-Claude Bourg (de la Conférence Saint-Vincent de Paul) et Philippe Rivals, président de "In vigno meritas"
 

 
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