Les vacances scolaires débutent le 5 février 2022. En Normandie, les professionnels du tourisme anticipent un taux de réservation important, qui sera cependant loin du record de l'année 2021.
En 2021, l'épidémie de Covid-19 avait poussé les autorités à interdire l'ouverture des remontées mécaniques des stations de ski pour toute la saison hivernale. Conséquence, les vacanciers s'étaient repliés sur les littoraux français pour les vacances de février. Le Pays basque, la Bretagne et la Normandie avaient enregistré une affluence record de touristes.
En 2022, c'est l'inverse. Les domaines skiables sont cette fois-ci bien ouverts et les Français qui peuvent se le permettre retournent à la montagne. Les stations de ski anticipent des taux de réservation équivalents à 2019 pour le mois de février. Une bonne nouvelle pour les massifs, sûrement moins pour la Normandie qui va perdre une partie de ses vacanciers de l'an passé à même époque.
"L'an passé il n'y avait pas le ski donc c'était exceptionnel pour nous. Je suis quand même assez optimiste pour ces vacances par rapport aux échos que l'on a de la part des hôteliers ou des gîtes. On a le retour des Belges depuis qu'ils sont autorisés à revenir en vacances en France. Les Allemands aussi, on les voit revenir, mais seulement sur les croisières pour le moment", raconte Christophe Cusseau, directeur de l'office de tourisme de Fécamp.
La Normandie est à la mode
Si les touristes étrangers ne sont pas encore tous revenus à cause de cette pandémie qui n'en finit pas et bloque toujours les frontières, la Normandie est à la mode. En début d'année, le prestigieux journal américain The New York Times plaçait la région dans ses 52 destinations favorites à travers le monde. C'était le seul territoire français à y figurer. Le quotidien américain vantait le patrimoine culinaire et les pistes cyclables adaptées au tourisme vert. "L'effet New York Times, on espère que ça va apporter quelque chose. Ce qui est bien, c'est que les journalistes américains ont sélectionné la Normandie pour ses modes de mobilité douce, principalement les pistes cyclables qui permettent d'explorer la région hors des sentiers battus. C'est une nouvelle vision de la région", analyse Alexandre Lelouey, chargé de communication au comité régional de tourisme en Normandie.
Le 3 février, Airbnb, la plateforme numérique de location de logements, dévoilait son classement des dix départements les plus populaires pour les vacances de février. La Manche se classe 6e après… cinq départements alpins plébiscités pour le ski.
Hélène Travert tient une chambre d'hôte dans le Val-de-Saire dans La Manche. Pour elle, le mois de février s'annonce aussi bon qu'en 2021. "L'année dernière, j'ai eu un très bon mois de février. Quand je regarde les réservations dans mon agenda, je constate qu'on est pour le moment sur le même remplissage que l'année dernière. Tous les weekends sont occupés".
Un effet dernière minute qui s'accentue
L'épidémie de Covid-19 a d'autres effets sur les séjours. Beaucoup de professionnels sont confrontés à une augmentation des réservations de dernière minute. Nathalie Moreau dirige le réseau Gîtes de France dans l'Eure. Elle constate ce phénomène. "Dans l'Eure, on a habituellement beaucoup de réservations de dernières minutes. Là, c'est encore accentué par le Covid-19 et comme les Parisiens qui constituent notre principale clientèle ne seront en vacances que dans deux semaines, c'est encore un peu tôt pour anticiper le taux de réservation en février".
"La durée des séjours s'est légèrement allongée dans l'Eure. On passe de 7 à 8 jours en moyenne"
Nathalie Moreau, directrice du réseau Gîtes de France dans l'Eure
Dans le Calvados, Aurélie Patin, directrice du réseau départemental Gîtes de France, note que malgré ces réservations dernières minutes, le taux d'occupation atteint déjà 33% sur les quatre semaines de vacances à venir, contre 26% en 2019 (et 59% en 2021). "Je suis donc satisfaite de ces vacances, sachant que cela devrait continuer de progresser avec des réservations de dernière minute", juge t-elle.
Autre effet ricochet de la crise sanitaire, "la durée des séjours s'est légèrement allongée dans l'Eure, dit Nathalie Moreau. On passe de 7 à 8 jours en moyenne. Cette différence d'un jour peut paraître minime, mais sur l'ensemble des séjours cela représente un gros plus. On a constaté qu'une clientèle qui allait habituellement à l'étranger vient dans nos gîtes à cause du Covid-19. Ce sont des gens souvent un peu plus important que nos clients habituels et ils réservent des séjours plus longs", glisse la directrice Gîtes de France dans l'Eure.
Mais personne ne sait encore si ces tendances vont se prolonger une fois que la crise sanitaire sera terminée.