C'est l'une des conséquences directes de l'accident de Fukushima. La Force d'Action Rapide Nucléaire (FARN) mise en place à Civaux (86) sera déployée progressivement dans plusieurs centrales nucléaires sur le territoire français
Une première en France
Deux ans après l'un des plus graves accidents de l'histoire du nucléaire, l'industrie française promet de rendre ses centrales plus sûres. EDF, mais aussi l'Autorité de sûreté nucléaire, estimaient dans un premier temps qu'il faudrait plus d'une dizaine d'années pour tirer toutes les leçons de Fukushima. Pas assez rapide pour les partisans d'un véritable contrôle de l'énergie nucléaire dont certains représentants sont devenus ministres. Alors la centrale de Civaux s'est placée sur les rangs pour accueillir la première force d'action rapide.La FARN, l'outil d'intervention en cas d'accident nucléaire
Un hangar avec trois camions et des 4X4 prêts à partir à tout moment. Dans un vestiaire, des paquetages rangés sur les placards, ceux des agents spécialement formés à une intervention d'urgence qui peut survenir à tout moment.EDF vient de dépenser plus de 10 milliards d'euros dans l'après-Fukushima. L'entreprise fait depuis longtemps des simulations de catastrophe pour apprendre à ses agents comment réagir en cas d'accident dans la centrale où ils travaillent. La nouveauté, c'est maintenant de leur apprendre à se déplacer en convoi dans une zone accidentée.
La FARN doit intervenir en moins de 24h
Cette force doit être capable d'intervenir en moins de 24 heures sur n'importe quelle centrale en France. Ses missions : apporter de l'eau, de l'énergie, des hommes compétents dans le domaine du nucléaire.D'ici deux ans, cette force disposera de trois autres bases en France : à Paluel (Normandie), Dampierre (Loiret) et Bugey (Ain). Au total, elle devrait compter 300 hommes. EDF a décidé d'embaucher pour mettre ces équipes en place. Leurs missions seront pour autant limitées. La FARN n'a pas pour vocation d'envoyer des hommes dans une zone contaminée par une explosion nucléaire.
Ce serait -si un tel accident venait à se produire- le travail des "liquidateurs".
Dans le 19/20 de France 3 Poitou Charentes présenté par Fabrice Bidault, suivez le reportage de Jérôme Vilain et Laurent Gautier.