M2I propose un traitement bio contre la pyrale du buis. Implanté à Lacq, en Béarn, le laboratoire a trouvé la solution. Une protection biologique pour les lieux publics et les jardins privés. La période est propice à l'intervention dans les jardins pour lutter contre ce fléau.
C'est l'un des fléaux redoutés des jardins. Voilà donc une nouvelle solution contre la pyrale du buis. La société béarnaise M2I propose sur le marché des produits biologiques de protection des plantes par phéromones. Une nouvelle solution s'attaque à la pyrale du buis et se présente sous la forme d'un gel.
C'est entre les mois de mai et de juillet, la période de reproduction, que sont réalisées les campagnes de traitement. Cette solution de «confusion sexuelle» contre la pyrale du buis consiste à diffuser sur la parcelle touchée la phéromone sexuelle du papillon femelle.C'est une alternative à l'utilisation des produits pesticides. Ce produit nommé Box T Pro se présente en sachet de 250g de gel, il est inséré dans un atomiseur et empêche la prolifération des papillons de la pyrale. La disparition des papillons est de l'ordre de 90 %. Il faut savoir qu'une femelle pond environ 300 oeufs, cela suffit à dévaster une haie de buis d'environ 4 à 5 mètres.
Qu'est ce qu'une phéromone ?
Une phéromone est une substance comparable aux hormones naturellement secrétée et émise en quantité infime par une espèce. Reçue par l'individu, ici le papillon, elle provoque un comportement ou une réaction spécifique. Le signal olfactif agit comme un messager entre les individus d’une même espèce.
Ces substances non nocives sont reproduites en laboratoire par biomimétisme, et permettent ainsi de lutter contre les insectes ravageurs en les attirant, les perturbant ou les repoussant.
C'est comme un parfum appliqué sous forme de gel, le papillon mâle est désorienté et ne reconnaît plus ses partenaires, cela sature ses capteurs et il est incapable de localiser et de s'accoupler aux femelles, il n'y a donc pas de reproduction. Cela arrête la prolifération des chenilles.
Johann Fournil, directeur de la communication et partenariats M2I.
Une solution biosourcée et biodégradable
Développé par M2I Biocontrol dans son centre de recherche de Chemparc à Lacq depuis plusieurs années, ce gel avait été initié avec l’INRAE dès 2015. La pyrale du buis est apparue en 2007 en France dans la région Est sur les buis forestiers. Son origine est l'Asie du Sud-Est.
La solution est respectueuse de l'environnement, elle est biosourcée et biodégradable. Depuis l'année dernière, de nombreux lieux historiques et jardins de châteaux ont expérimenté avec succès cette protection des plantes.
En Gironde, plusieurs parcs de châteaux viticoles (Cos d'Estournel, Pédesclaux à Pauillac), en Dordogne le château des Milandes, dans le bassin parisien les jardins de Versailles ou encore les espaces verts de la ville d'Albi sont des utilisateurs de ces produits.
M2i a d’ailleurs conclu une convention de partenariat avec le Centre des monuments nationaux pour la protection des sites historiques.
Pour les jardiniers amateurs, M2i propose sa technologie innovante de gel sous la forme d’un diffuseur à appliquer dans un piège pour capturer les pyrales dans son jardin.
M2I, une société leader sur le marché des protections bio des plantes et des cultures.
La société M2I a été créée en 2013 avec une dizaine de personnes. Deux associés, Philippe Guerret et Bruno Gény, ont lancé l'aventure de cette nouvelle entreprise avec un chimiste Olivier Guerret, le frère de Philippe. Une équipe, un savoir-faire, des compétences qui ont rapidement permis de développer les premières solutions de protections bio pour les cultures.
Les premières solutions avec phéromones étaient destinées aux bananiers et aux palmiers.
En 2013, quarante personnes travaillent au sein de l'entreprise, une unité de production est ouverte à Salin de Giraud ( Bouches-du-Rhône) près d'Arles. Un nouveau site de conditionnement et de logistique est ouvert à Cahors (Lot) dans une ancienne usine d'embouteillage avec de nouvelles embauches à la clé. M2I compte aujourdhui 165 salariés.
Cette année, une nouvelle unité va sortir de terre à Lacq sur l'extension de la zone Chemparc. Le pôle de production de phéromones encapsulées, qui permettent de lutter contre les parasites et d'éviter les pesticides, sera livré en 2022. Environ 50 tonnes seront produites par an et ce sont 25 nouveaux emplois qui sont annoncés à terme.
Autre projet: une solution pour les céréales. Des recherches sont en cours sur le site de Lacq en partenariat avec la coopérative Euralis pour lutter contre les ravageurs du maïs.