L'ex-infirmier de Liliane Bettencourt, jugé apte à comparaître au tribunal de Bordeaux

L'ex-infirmier de Liliane Bettencourt, Alain Thurin, qui avait tenté de se suicider à la veille du retentissant procès tenu à Bordeaux en début d'année, sera finalement jugé à partir de lundi pour abus de faiblesse sur l'héritière de L'Oréal et complicité de ce même délit.

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Alain Thurin est notamment accusé d'avoir "abusé frauduleusement de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse" de la femme la plus riche de France en obtenant d'elle "d'être bénéficiaire par testament d'une somme de dix millions d'euros", un legs qu'il dit avoir refusé.
Plongé dans un coma profond après s'être pendu à un arbre proche de son domicile, dans l'Essonne, M. Thurin, 65 ans, n'avait pas été en mesure de répondre de ces accusations devant le tribunal correctionnel, qui jugeait (du 26 janvier au 25 février) plusieurs proches de la milliardaire, aujourd'hui âgée de 92 ans et atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Mais l'état de santé de M. Thurin est désormais jugé "compatible avec sa comparution", a précisé le Parquet de Bordeaux.
Dans une lettre écrite peu avant sa tentative de suicide et lue durant le premier procès Bettencourt, M. Thurin expliquait avoir "eu l'honneur de travailler auprès de Madame" et assurait avoir tout fait pour "la défendre". Mais "être confronté à tous ces ténors du barreau serait très difficile, surtout sans preuve" de son innocence, écrivait encore l'ex-employé de la 11e fortune mondiale (environ 30 milliards d'euros), qui avait songé dans un premier temps à assurer, seul, sa défense.

Il sera finalement défendu par Me Benoît Chabert, avocat parisien. Un de ses coprévenus, Patrice Bonduelle, 53 ans, qui fut notaire de Mme Bettencourt, sera lui défendu par Me Frédéric Champagne. 

L'infirmier avait été recruté en octobre 2007 au chevet d'André Bettencourt, décédé un mois plus tard, puis à partir de 2010 pour s'occuper à plein temps de sa veuve, moyennant un salaire mensuel net de 18.000 euros.

Me Chabert a fait savoir jeudi qu'Alain Thurin ne s'exprimerait "que devant le tribunal correctionnel de Bordeaux" et ne donnerait aucune interview durant les deux jours de procès, le quatrième de ce feuilleton judiciaire.
On reproche également à M. Thurin de s'être fait complice d'autres délits d'abus de faiblesse, pour lesquels ont été condamnés en première instance les deux autres prévenus de ce nouveau procès, Patrice Bonduelle, et l'avocat Pascal Wilhelm, 54 ans, ancien mandataire de la milliardaire.

Ils ont fait appel

M. Bonduelle avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 80.000 euros d'amende, et Me Wilhelm à 30 mois de prison dont un an avec sursis et 250.000 euros d'amende. Il devra en outre verser à Liliane Bettencourt 2,9 millions d'euros.
Tous deux ont fait appel de ces décisions. 

Mais l'homme par qui tout a commencé, après une plainte le visant déposée fin 2007 par Françoise Bettencourt-Meyers, fille unique de la milliardaire, c'est François-Marie Banier. Le très médiatique photographe âgé de 67 ans, et ex-confident de la milliardaire a été condamné en première instance à trois ans de prison dont six mois avec sursis, 350.000 euros d'amende et plus de 158 millions d'euros de dommages et intérêts.
Reconnu coupable d'escroquerie aggravée et d'avoir abusé de la faiblesse de sa richissime "amie" pour profiter de largesses estimées à près de 440 millions d'euros, il a, lui aussi, fait appel de sa condamnation.

Le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre, 66 ans, a été condamné à 30 mois de prison dont un an avec sursis, 250.000 euros d'amende, et plus de 12 millions d'euros de dommages et intérêts. Il s'est également pourvu en appel.

Tous les condamnés en première instance seront rejugés en appel à Bordeaux du 10 au 27 mai 2016.

Placée sous tutelle, Liliane Bettencourt, n'a assisté à aucune des audiences de ce marathon judiciaire.

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