Viticulture : un terroir bulgare renait grâce à des bordelais.

La jolie histoire du domaine "Starata Izba", qui signifie "la vieille cave", dans le sud de la Bulgarie dont l'exploitation remonte au XIXe siècle mais qui a été négligée après la chute du communisme en 1989. Aujourd'hui, des vignerons bordelais ont participé à sa renaissance.

Il s'agit d'un domaine d'une quinzaine d'hectares dans le sud de la Bulgarie. On l'appelle Starata Izba (La vieille cave). Une équipe franco-bulgare s'y intéresse et apporte son savoir-faire.
La taille des vignes a été lancée la semaine dernière sur ce terrain de 15 ha à l'occasion de la Fête du vin, Saint Triphon-Zarezan, célébrée traditionnellement dans tout le pays. Après un service religieux sous la pluie, quelques vignes ont été taillées, avec l'espoir d'une récolte de qualité.

Un cépage "autochtone"

"Nous travaillons le Mavroud, un cépage autochtone au goût unique", déclare le Français Guy Labeyrie, ancien négociant bordelais et aussi actif en Roumanie, copropriétaire de Starata Izba, qui possède une partie du vignoble et introduit du matériel et du savoir-faire vini-viticole de son pays. L'autre propriétaire est un entrepreneur bulgare, Ivan Pantchev, ex-karatéka converti aux affaires, notamment dans le développement de logiciels et dans l'immobilier.

Il déclare apprécier "le perfectionnisme" des viticulteurs de Bordeaux, dont une dizaine étaient invités à la Fête du vin bulgare. Le domaine emploie des oenologues diplômés de l'Université régionale de Plovdiv,qui effectuent des stages dans le Bordelais. "Ils viennent chez nous pour nous aider et, en contrepartie, on les forme", explique
José Rodrigues-Lalande, propriétaire du Château Roche-Lalande, dans l'appellation
Pessac-Léognan, et du Château de Castres, dans l'appellation Graves.
S'il existe un terroir et du potentiel, les vignerons bulgares auraient des efforts à poursuivre quant "à l'hygiène,
au contrôle des températures, la vinification, et le travail des vignes", recommande-t-il.

De l'Empire ottoman au communisme

Starata Izba fut fondée par un aubergiste bulgare à la fin du XIXe siècle, après la libération du pays de la domination ottomane. Sous le communisme, elle fut étatisée pour servir de relais de chasse à l'élite et notamment à accueillir quelques dictateurs en villégiature... 
Après la chute du communisme, Starata Izba a été rendue aux héritiers de son ancien propriétaire qui ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur son exploitation, avant de finalement la vendre. Le domaine est resté à l'abandon pendant 14 ans.

Autre atout de ce terroir, c'est son aspect sanitaire. Les viticulteurs manquant de moyens, leur production est, "depuis plus de 20 ans, affranchie de tout recours aux engrais et aux pesticides", note Guy Labeyrie. C'est "une bonne base pour développer la viticulture biologique".


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