Mobilisés ce lundi aux côtés de confrères venus de toute la France, des artisans boulangers de Poitou-Charentes ont défilé dans la capitale. Une manifestation pour demander un « bouclier tarifaire pour tous », face à la hausse des prix de l’énergie.
"C’est un cri d’alarme", explique Aurélie Jamonneau, propriétaire de deux boulangeries à Saint-Jean d’Angély, en Charente-Maritime. En ce début d’année, cette boulangère a vu sa facture d’électricité multipliée par dix. Une situation intenable, qui vient s'ajouter à l'envolée des prix des matières premières. La gérante a déjà dû se séparer de deux employés, et a divisé son propre salaire par deux.
"Il faut que l'on soit unis pour sauver nos entreprises, disait-elle au départ du cortège parisien. Nos factures d'énergie nous écrasent, il faut absolument que le gouvernement nous entende ! Sinon ce sont des dizaines, des centaines de structures qui vont fermer, des artisans. C'est la mort des petits commerces".
Parti de la place de la Nation, le cortège s’est ensuite dirigé vers le Ministère de l’économie. Une mobilisation pour demander au gouvernement la mise en place d’un bouclier tarifaire pour tous. Ce dispositif, réservé aux particuliers et à certaines TPE (très petites entreprises), permet de limiter la hausse du prix de l’électricité à 15%, à compter du 1er février prochain. Mais la plupart des boulangeries n’y sont pas éligibles, leurs fours de cuisson dépassant la puissance maximale prévue dans le cadre de ce dispositif (36kVA).
"C'est l'avenir de la boulangerie, c'est l'avenir de l'apprentissage, de l'artisanat qui est en danger à cause d'une facture d'électricité", affirme de son côté David Fèvre, boulanger au Tallud, dans les Deux-Sèvres, lui aussi participant de la manifestation parisienne. "Durant la crise Covid on nous a dit qu'on était des commerces essentiels, aujourd'hui on n'est plus considérés".
Des mesures jugées insuffisantes
Début janvier, le gouvernement avait annoncé différentes mesures pour les professionnels en difficulté face à la hausse des coûts de l’énergie. Des mécanismes jugés complexes par de nombreux artisans, qui disent craindre pour l'avenir de leur profession. En Poitou-Charentes, un médiateur a été nommé dans chacun des 4 départements, pour les guider dans leurs démarches.