La maison de cognac Hennessy entend bannir les herbicides des vignes de ses 1.600 viticulteurs partenaires d'ici 2028. Le groupe français leader sur ce marché, et 3e mondial pour les spiritueux, va d'ailleurs lancer un plan d'accompagnement technique et financier.
Le PDG du groupe, Bernard Peillon, a fait cette annonce lors de la Rencontre partenaires à Cognac, auprès des viticulteurs indépendants qui exploitent 32.000 hectares pour le compte de Hennessy sur un total de 76.000 hectares pour l'appellation en Charente et Charente-Maritime, selon son service communication.
Objectif : 100% bio en 2028
Selon le calendrier dévoilé lors de cette rencontre annuelle, les viticulteurs livrant à Hennessy devront s'engager dans une démarche de certification environnementale d'ici trois ans et obtenir en 2025 le label "Haute valeur environnementale" (HVE), qui impose de protéger la biodiversité végétale et animale et des traitements limités.Dans neuf ans, les exploitations viticoles partenaires de Hennessy ne devront plus utiliser aucun herbicide.
Pour se débarrasser du glyphosate, flazasulfuron et autres désherbants, Hennessy, qui appartient au géant du luxe LVMH, a effectué des tests concluants sur ses 180 ha de vignoble. Il entend présenter ces prochaines semaines son plan d'aide technique et financier pour accompagner les viticulteurs à ce changement de pratiques.
Des cépages "immunisés" contre les assauts de l’oïdium et du mildiou
Les alternatives aux herbicides et fongicides retenus sont essentiellement mécaniques mais également végétales. Robots, eau sous pression ou encore bouillie à base de thé pourraient être utilisés dans les vignes.Au niveau de l'appellation cognac, deux mesures agro-environnementales ont été récemment inscrites au cahier des charges pour limiter l'utilisation du désherbage chimique, avec pour objectif à l'horizon 2025 de réduire de 50% l'utilisation des herbicides.
Les nouveaux cépages appelés 1D10, 3G3, 3B12 et 2E5, aujourd’hui expérimentés par la filière cognac, avec le soutien de l’Institut national de la recherche agronomique de Montpellier (Inra) et l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) sont obtenus par pollinisation de l’ugni-blanc, un cépage emblématique du terroir.
À l’horizon 2030, lorsque ces nouveaux cépages seront cultivés à grande échelle, les traitements seront réduits de 90% promettent les professionnels.