La filière de la noix est à nouveau en crise. Les producteurs corréziens ont perdu jusqu'à 40% de leur récolte, à cause d'un champignon qui affecte durement les noyers. Une aide exceptionnelle de dix millions d'euros a été débloquée, mais les conditions d'obtention sont difficiles pour les nuciculteurs corréziens.
En cet automne 2023, les producteurs de noix corréziens rencontrent de grandes difficultés. Certains ont perdu jusqu'à 40% de leur récolte. La cause : l'anthracnose, une maladie provoquée par un champignon, qui brunit et assèche les feuilles, jusqu'à les faire tomber.
Perte de 40% de la récolte
Dans le sud de la Corrèze, chez ce nuciculteur, la maladie n’est plus visible mais l’anthracnose a durement frappé ces noyers. La chaleur et l'humidité de cet été ont constitué un parfait cocktail pour faire proliférer le champignon.
« C’est le découragement total. L'an dernier, nous avons eu une crise économique, cette année, c'est une crise sanitaire. On en voit pas le bout. Tous les ans, il y a un problème sur la noix », soupire Christophe Broussolle.
Favorisée par le réchauffement climatique, cette maladie a également affecté les noix du Périgord.
Une aide d'urgence de 10 millions d'euros, difficile à obtenir
Pour soutenir les exploitations les plus touchées par ces épisodes calamiteux, l’État et l’Union européenne (UE) ont débloqué une aide exceptionnelle d’urgence de dix millions d’euros. Mais les conditions d’accès paraissent difficiles à remplir pour les 250 nuciculteurs corréziens.
« Il faut faire beaucoup de calculs, il y a plein d'enjeux qui rentrent en compte. Il faut au moins 20% de pertes sur le chiffre d'affaires de la récolte et avec ça, tout le monde n'y aura pas droit », précise M. Broussolle, également éleveur d'ovins.
Des critères mal adaptés aux exploitations corréziennes, qui mêlent polyculture et élevage : c'est ce que déplore la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA). « Quand on peut rentrer dans le dispositif de l'accompagnement de la noix, c'est 80% du chiffre d'affaires qui pourrait être pris en charge par les fonds nationaux et européens. Une enveloppe de dix millions d'euros, c'est colossal ! Mais elle ne sera pas consommée, c'est dommage... On passe à côté du petit vélo. Il faut qu'il se passe quelque chose », insiste Michel Queille, vice-président de la FDSEA 19.
Pour interpeller l'État, la FDSEA appelle à une mobilisation le jeudi 23 novembre. Quant aux nuciculteurs, ils ont jusqu'au 20 novembre pour déposer leur dossier d'indemnité.