C'est l'ingrédient indispensable à la fabrication du traditionnel tourtou corrézien ! Le sarrasin ou blé noir était à la fête aujourd'hui à Chamboulive, en Corrèze. L’occasion de redécouvrir cette plante aux nombreux intérêts nutritionnels et environnementaux.
Galettes, gâteaux, biscuits, boissons et mêmes glaces, le sarrasin se trouve dans de nombreux aliments de notre quotidien. Longtemps délaissé, il séduit à nouveau aujourd’hui.
La farine de blé noir redevient à la mode dans les restaurants, c’est de plus en plus prisé. Le prix qu’on nous offre aujourd’hui n’est pas négligeable, ça dépasse 2-3 fois la céréale normale dans le pays.
Des tarifs à la revente intéressants
A 650€ la tonne en moyenne, cette plante séduit aujourd’hui de nombreux agriculteurs en quête de diversification comme Michel Lizeaux qui produit du blé noir depuis 15 ans.
Cette année il devrait dépasser les 5 tonnes de graines récoltées, sur 3,8 hectares. L'an prochain, sa production doit être labélisée bio.
"A l’avenir avec le bio je passerai à 1050 euros la tonne environ. Ce n’est pas inintéressant sachant que pour le bio les rendements sont les mêmes", confie Michel Lizeaux.
Des qualités nutritionnelles intéressantes
A peine plus grosses que des grains de blé, les graines de blé noir étaient autrefois très cultivées dans le Limousin. Mais après la seconde guerre mondiale elles ont été mises de côté, car jugées peu productives. Aujourd’hui avec le retour du "bien manger", elles retrouvent une seconde jeunesse.
C’est une graine extrêmement nourrissante, très facilement assimilable. Une galette de sarrasin, ça cuit en 5 minutes, c’est pratique. La dimension sans gluten est aussi très intéressante. Les blés modernes sont devenus très riches en gluten, il y a beaucoup de personnes qui supportent mal, l’absence de gluten c’est un intérêt diététique très important.
Une culture "nettoyante"
En culture principale ou même interculture, le sarrasin présente également de nombreux intérêts pour les sols. Cette plante contribue à conserver leur fertilité, elle les prépare même pour les semances a venir.
Ça nettoie le sol, ça étouffe le chiendent, une plante très coriace et surtout ça prépare le terrain pour la prochaine récolte.
Le sarrasin se récolte à l'automne de mi-septembre à novembre, selon les années et les territoires. Une fois moissonnés, les grains doivent être rapidement séchés afin d’éviter les moisissures.
Pour avoir une bonne récolte, "il faut un beau début de mois d’octobre, plutôt ensoleillé, sans grêle, ni orage. Mis à part les deux jours de vent du sud fin août qui peuvent l’endommager, il n’y a pas trop de secret, si la terre acide lui convient, il pousse bien", conclut Michel Lizeaux.