Il était attendu, et il l’a fait ! Le para-cycliste corrézien Mathieu Bosredon a remporté, ce mercredi 4 septembre, le titre paralympique de contre-la-montre, catégorie H3, devant son compatriote Johan Quaile, avec près de deux minutes d’avance. Sa réaction en direct de JO de Paris 2024.
Sa famille, ses amis, des supporters présents en masse à Paris. Une fan zone près du Stadium à Brive… C’est peu dire que les espoirs étaient nombreux, partout, pour souhaiter la victoire de Mathieu Bosredon. Huit ans après ses premiers Jeux, terminés à une frustrante quatrième place. Trois ans après la terrible désillusion de son absence à Tokyo.
Mais c’est peut-être encore le Corrézien lui-même qui avait mis le plus de pression sur ses épaules, faisant de ces Jeux et de la médaille d’or son objectif absolu. Non sans raison, puisque au terme d’une journée folle pour le para-cyclisme français (onze médailles, dont quatre en or, et deux doublés or argent !), Mathieu a non seulement atteint son but, mais, mieux encore, réalisé son rêve.
"Ça a été dur d’ailleurs, au début, honnêtement, on n’est pas habitué"
À l’issue de la course, épuisé, ayant du mal à réaliser, mais affichant un magnifique sourire épanoui, il s’est laissé aller à quelques confessions. Sur cette ferveur qui l’accompagnait tout d’abord, et qui, il le reconnaît, si elle l’a transcendé, aurait pu tout aussi bien le paralyser. Il y avait beaucoup de monde. "Ça a été dur d’ailleurs, au début, honnêtement, on n’est pas habitué. D’habitude, on fait des départs un peu anonymes, il n’y a personne. Et là, le fait d’avoir toute ma famille, mes amis, des supporters… Pffff ! Le départ a été dur. C’est incroyable, c’est vraiment incroyable. Il a fallu canaliser, pour ne pas partir trop vite."
"S’il n’y avait pas eu tout ce monde derrière, ça aurait été vraiment très difficile !"
Sur le parcours ensuite, et sur l’épreuve. Large domination, avec près de deux minutes d’avance sur le deuxième à l’arrivée. Mais cela a fait mal ! "On savait que c’était un chrono très long, plus de quarante minutes. Il y avait quatre bosses à passer, vraiment difficiles… Je suis content de m’en sortir comme ça, je suis vraiment très heureux. Mais je pense que s’il n’y avait pas eu tout ce monde derrière, ça aurait été vraiment très difficile ! Dès que j’ai eu les premiers temps, j’ai vu que j’étais en avance. Au premier intermédiaire, j’ai vingt secondes. Ensuite, j’arrive à passer le premier tour avec une minute d’avance, mais ça commençait à faire sacrément mal aux bras. Je me suis dit : j’espère, j’espère que je ne vais pas exploser, que je ne suis pas parti trop vite. J’ai réussi à tenir, même si la fin a été très difficile. Arrivé dans la dernière bosse, j’étais vraiment à bout… L’entraîneur derrière me disait de tout donner, mais je crois que j’étais au-delà de ça déjà !"
"Extraordinaire"
Sur sa victoire, ce rêve, cette obsession… Il a du mal à réaliser, n’y croit pas vraiment encore. Il faudra sans doute attendre le podium, et la Marseillaise. Mais cela n’empêche pas la grande classe, avec un mot pour son dauphin. "C’est extraordinaire, j’ai encore du mal à réaliser que j’ai gagné… Première médaille d’or, champion paralympique, à la maison, à Paris, c’est incroyable… J’ai mis huit ans ! Ma première sélection aux Jeux Paralympiques, c’était en 2016… J’ai mis huit ans ! Et puis il faut souligner la performance de Johan (Quaile), qui fait deuxième, qui a fait un super chrono, et je pense qu’à l’avenir, il sera un grand de la discipline et qu’il gagnera."
On aurait envie de dire simplement chapeau bas champion, chapeau bas Mathieu... Mais pas le temps de souffler ni vraiment de savourer. Car ce jeudi 5 septembre, un nouveau défi attend le Corrézien, avec la course en ligne, avec une nouvelle médaille d’or à aller chercher, pour un fabuleux doublé !