Témoignages : "On a été formées par notre grand-père" : la boucherie Bach, une histoire de famille en Corrèze

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La boucherie chez les Bach, c'est une histoire de famille au cœur de la Corrèze.
VIDÉO. "Notre grand-mère et notre maman découpaient déjà la viande" : rencontre avec Anne-Sophie et Marie-Laure Bach, les reines de la boucherie à Brive. ©Laurent du Rusquec - Camille Becchetti - France 3 Pays de Corrèze - France Télévisions

C'est un duo bien connu en Corrèze : les sœurs Bach ont repris la boucherie familiale qu'elles déclinent désormais en rose. Un savoir-faire dont elles sont fières. (première publication le 12 septembre 2023)

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Dans les allées du marché de Brive, la boucherie Bach ne passe pas inaperçue. Depuis dix ans maintenant, elle se décline en rose.

Ah oui, le rose, on lui doit énormément. Lorsqu'on l'a mis en place, ça a été une fracture dans le monde de la boucherie !

Anne-Sophie Bach, bouchère

"Notre grand-mère et notre maman découpaient déjà la viande"

Pour Anne-Sophie et Marie-Laure Bach, la boucherie au féminin, c'est une revendication. Elles sont femmes, cheffes d’entreprises, et descendantes d’une lignée de bouchères.

"Il faut savoir que notre grand-mère et notre maman découpaient déjà la viande. Cela a toujours été ancré dans la famille que les femmes prennent le couteau et aillent jusqu'au bout du travail.", revendique Anne-Sophie Bach. 

Du travail, les femmes de l’entreprise en ont abattu depuis 1962. Aux côtés de Robert, Anne-Marie-Andrée Bach ouvre une entreprise de salaison. Leur fille Marie-Christine les rejoint. La maison commence alors à se faire connaître et participe déjà aux deux grands salons des métiers de bouche : le SIAL à Paris et le Sirha à Lyon.

Mais le décès de Marie-Christine, leur maman, précipite les jumelles dans la gestion de l’entreprise. Il n’y a plus qu’elles pour épauler leur grand-père. Dans le labo ou sur les marchés, elles se retroussent les manches pour gagner leur crédibilité.

"Dans la vie, quand on a la motivation et qu'on est un peu débrouillard, on passe partout et on fait face à toutes les situations, raconte Marie-Laure Bach. C'est ce qui s'est passé. Après, dans l'univers de la boucherie, que ce soit à l'intérieur du labo, à l'abattoir, au marché, avec les collègues ou avec les clients, les gens ont vu qu'on était là, présentes, sérieuses, à l'heure. À partir de là, on a fait notre trou."

"On a été formées par notre grand-père"

En parallèle de leurs études de commerce, les jumelles entament un CAP boucherie en candidates libres. Double dose de travail. Et un apprentissage sur place.

"Pour la partie charcuterie, on a vraiment été formées par notre grand-père en fait, sur le tas, témoigne Marie-Laure Bach. Pour la partie viande, on s'est également formées sur le tas, mais c'était plus, à l'époque, avec les ouvriers de labo, qui, quand il y avait un morceau qui se présentait, nous disaient : les filles, on commence de ce côté, on termine de ce côté, il y a tant de morceaux par pièce, il faut faire comme ci, comme ça."

Aujourd’hui, ce sont elles qui transmettent. Avec Christophe Ip Yan Fat, sacré Meilleur Ouvrier de France en 2022 (le seul en Limousin). Les apprentis viennent ici chercher l’excellence.

 

On aime la précision. On aime le travail bien fait. On aime aussi respecter l'animal. En le coupant comme il faut, on respecte l'animal et l'éleveur.

Marie-Laure Bach, bouchère

Sur le marché de Brive, devant le stand de la boucherie familiale, la file d'attente est toujours continue.

La viande est toujours de très bonne qualité. Tout ce qui est préparation aussi. Je rajoute qu'ils sont très sympathiques.

Un client

Sans jamais perdre leur sourire, Anne-Sophie et Marie-Laure ont fait grandir ensemble l'entreprise familiale, multipliant par dix le chiffre d'affaires. Un succès qu'elles conjuguent au féminin.

Les bouchers limousins ont du talent 

En Limousin, les sœurs Bach ne sont pas les seules à s'illustrer : cette année 2023, Aurélien Lacheny a reçu le trophée national des viandes d'excellence, dans la catégorie porc, pour son porc limousin label rouge. Dans sa boucherie à Jonchère-Saint-Maurice (Haute-Vienne), ce boucher perpétue également les traditions familiales. 

Autre belle récompense au savoir-faire, avec l'interprofession du bétail et de la viande en Nouvelle-Aquitaine qui organisait le 2 avril dernier, le 3ᵉ concours régional destiné aux futurs professionnels de la boucherie. Sept équipes étaient en lice pour élaborer un menu flexitarien. L'équipe de la Haute-Vienne, le CFA du Moulin Rabaud a remporté le prix du "coup de cœur abats".

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