Au barrage de l'Aigle, les visiteurs découvrent le fonctionnement de l'ouvrage hydroélectrique, ainsi que les risques à ses abords. La Corrèze compte 16 barrages gérés par EDF, répartis sur la Dordogne et la Vézère, régulièrement des journées de sensibilisation sont organisées à l'attention du grand public.
Sur la Dordogne, entre Corrèze et Cantal se dresse le barrage de l'Aigle. Ce colosse de béton capable de cracher 550 m3 d'eau par seconde paraît indestructible, mais il suscite certaines inquiétudes parmi la population du voisinage.
En ouvrant les portes de l'ouvrage hydroélectrique au public, l'objectif est ainsi d'apaiser ces craintes. Venu de Poissac, près de Tulle, Richard garde en tête le souvenir du barrage de Malpasset dans le Var, qui s'était rompu après de fortes pluies, entraînant la mort de plus de 400 personnes.
"J'espère que ça n'arrivera pas, mais oui, il y a des risques. Que le barrage cède, c'est le plus gros risque, et puis quand ils font des lâchers d'eau", s'inquiète-t-il. Comme une dizaine d'autres curieux, il a trouvé quelques réponses au cours de la visite : "On voit que c'est du sérieux, ça me rassure."
Au moment où on turbine et où on relâche 550 m3 dans la rivière, on est quand même attentifs à la sûreté des gens qui peuvent se trouver à l'aval.
Franck ViguierResponsable EDF du groupement d'usines de l'Aigle
Dominique a, elle aussi, fait le voyage depuis Tulle pour se rassurer : "C'est toujours intéressant de savoir comment ça a été construit, si c'est très solide, comment c'est organisé, la gestion de l'eau, de l'électricité, la force de l'eau..."
Un ouvrage très surveillé
Franck Viguier dirige les visites. Il est responsable EDF du groupement d'usines de l'Aigle et se montre très confiant dans la solidité du barrage : "Je vous rassure, le barrage de l'Aigle est très stable, et il est très surveillé !"
Tous les quinze jours, les agents EDF contrôlent la structure : "On a l'utilisation des pendules pour voir les mouvements du barrage, on utilise les piézomètres pour regarder la pression sous le barrage, on a la mesure des fuites qui permet de suivre leur évolution dans le temps", énumère Franck Viguier. "Enfin, on a l'inspection visuelle, donc regarder de manière générale si on voit des évolutions sur le parement du barrage ou sur certains éléments particuliers."
On voit que c'est du sérieux, ça me rassure.
RichardVisiteur venu de Poissac (19)
Ici, la structure du barrage présente peu de risques, mais vivre à proximité d'un tel édifice n'est pas anodin. En aval, le niveau de la Dordogne peut monter de cinq mètres, en quelques minutes.
"Au moment où on turbine et où on relâche 550 m3 dans la rivière, on est quand même attentifs à la sûreté des gens qui peuvent se trouver à l'aval", ajoute Franck Viguier. Selon lui, les principaux risques pour la population se trouvent aux abords des aménagements du barrage, notamment pour les promeneurs, les pêcheurs ou encore les baigneurs qui s'approcheraient trop du périmètre. Une zone d'interdiction est ainsi délimitée à l'aval de la structure, sur plusieurs kilomètres.
Plus grosse centrale hydroélectrique de la vallée de la Dordogne, le barrage de l'Aigle produit chaque année l'équivalent de la consommation de la ville de Limoges.