Le Limousin s'est réveillé avec des dizaines de panneaux de communes retournés. Une opération nationale de la FNSEA, premier syndicat agricole. Un agriculteur corrézien nous explique pourquoi.
À Tulle, comme dans des dizaines d'autres communes en Corrèze, le panneau d'entrée dans la ville a été méthodiquement déboulonné, puis remonté à l'envers. Un acte qui peut paraître saugrenu, mais qui renferme des revendications très sérieuses.
Baptiste Pélissier, agriculteur dans la commune de Gimel-les-Cascades et vice-président des Jeunes Agriculteurs de la Corrèze, a participé à l'opération : "En France, on a vraiment l'impression de marcher sur la tête, d'où l'idée de retourner les panneaux."
À l'origine de cette action, la FNSEA, premier syndical agricole de France, qui veut ainsi pointer du doigt les incohérences de la politique du gouvernement.
On nous parle d'autonomie alimentaire, mais on continue d'importer de la viande venue de l'autre bout du monde.
Baptiste Pélissier, vice-président des Jeunes Agriculteurs de la Corrèzeà France 3 Pays de Corrèze
Application de la loi Egalim
Également dans le viseur de ces agriculteurs en colère, la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) mise en place depuis cette année à travers toute l'Europe : "Les aides ont été dispatchées sur beaucoup plus d'agriculteurs que prévu, donc il y a un manque à gagner qui va de 3 à 5 000 euros par exploitation (...) Au niveau des vaches allaitantes, on a des aides qui vont diminuer de 40%, donc on ne comprend pas."
La solution pour cet agriculteur ? L'application stricte de la loi Egalim, censée garantir une juste rémunération du monde agricole, en rééquilibrant les rapports commerciaux avec la grande distribution : "Aujourd'hui, elle n'est pas appliquée et l'État ne fait pas de contrôle. Si elle était appliquée, on arriverait à vivre de notre travail et on n'aurait pas besoin de toutes ces aides", déplore le jeune éleveur.