"La justice, c'est quelque chose qui vous appartient à tous" : un procureur de la République à la rencontre des citoyens

Le procureur de la République de Tulle avait invité les habitants à échanger avec lui, ce 15 octobre, dans la salle des fêtes de Laguenne en Corrèze. C'était la deuxième d'une série de rencontres à vocation pédagogique, voulues par le magistrat pour informer concrètement sur le fonctionnement de la justice.

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"La justice que je sers au quotidien comme procureur de la République, c'est votre bien commun. Elle est rendue au nom du peuple français depuis la Révolution française, mais c'est quelque chose qui vous appartient à tous". Pour François Tessier, il ne s'agit pas seulement d'une position de principe. 

Ce mardi soir 15 octobre, le procureur de la République de Tulle a quitté la robe noire et l'intimidant décor du tribunal pour la salle des fêtes de Laguenne, à la rencontre des citoyens. Une initiative pour informer concrètement sur le fonctionnement de l'institution judiciaire, en finir avec l'image opaque de la justice.

Le thème de cette rencontre publique, ce sont les violences intrafamiliales, un sujet dont le parquet de Tulle a fait sa priorité. "5% des affaires que je traite sont des affaires de violence conjugale", affirme le magistrat devant une vingtaine de personnes, très attentives.

"Est-ce qu'il y a assez de magistrats, est-ce que les plaintes peuvent être prises rapidement ?", demande l'une d'entre elles.

"Ce sont les affaires que l'on traite avec le plus de rapidité, et avec les réponses pénales les plus fortes, dans un souci de prévenir la récidive par leurs auteurs, et de protéger les victimes de ces faits, particulièrement graves par leur nature", lui répond le procureur.

L'occasion de poser des questions

François Tessier avait initié une première réunion publique, le 17 septembre dernier à Uzerche, sur le thème de la délinquance routière. Deux autres rencontres sont programmées, à Ussel le 26 novembre sur le thème de la peine, et à Treignac le 10 décembre, sur les mesures alternatives aux poursuites.

S'il fixe un thème de départ, le procureur de la République de Tulle tient à ce qu'il y ait un réel échange avec son auditoire : "C'est vraiment pédagogique, pour que les gens aient des informations concrètes sur la manière dont un procureur travaille, dont il traite la délinquance de son ressort. Et je tiens à ce qu'il y ait une dimension interactive. Je ne me limite pas à dérouler un propos préétabli, j'invite vraiment les personnes à me poser les questions qu'ils souhaitent me poser". 

Un tribunal ouvert

"Des collégiens et des lycéens viennent régulièrement au tribunal de Tulle assister à des audiences. Ils ont ensuite un temps d'échange avec les magistrats et les avocats. On pourrait renforcer ce dispositif ", reconnaît le procureur, décidément soucieux d'ouvrir le palais de justice sur l'extérieur. 

Le tribunal de Tulle ouvre aussi ses portes au public avec une série de douze expositions dans la salle des pas perdus, destinées à faire connaître les métiers, les actions et le fonctionnement de la justice. Photos réalisées par des détenus, dessins de majeurs protégés, les supports à ces expositions offrent un regard décalé, qui vient appuyer le propos. 

François Tessier rappelle aussi que les audiences correctionnelles sont publiques, et invite ceux qui le souhaitent à venir se rendre compte de la manière dont est rendue la justice.

Récit avec Adrien Gaulon

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