17 mars 2020 : le premier confinement débutait en France. Une mesure pour lutter contre l’épidémie de Coronavirus. En Limousin, près de 730 000 habitants se retrouvaient alors sous cloche. C’était il y a un an. Retour en images sur plusieurs semaines inédites.
Des rues désertes et silencieuses dans les villes et les villages, des restaurants et des écoles fermées. La France débute le printemps 2020 par un confinement strict avec une interdiction des déplacements sauf pour les achats de première nécessité. Il faut la fameuse attestation de sortie.
Le pays déplore alors 7730 cas de Covid-19 et 175 morts.
Dans la région la plus âgée de France, on craint pour la santé des personnes âgées, premières victimes de la maladie. Les EHPAD doivent fermer leurs portes aux familles. Le lien social est malgré tout préservé grâce à des séances de visio-conférence comme par exemple à Objat en Corrèze.
Les spectacles sont à l’arrêt mais pas les artistes ! Deux d’entre eux, Laure Nonique-Desvergnes et Sébastien Chadelaud décident de faire un petit concert sous les fenêtres des 80 résidents de la maison de retraite des Fontaines à Tulle.
La vidéo fera le tour du web et sera vue par... 22 millions d’internautes car un extrait du récital est repris dans le show mondial virtuel « one world together at home » de Lady Gaga fin avril.
Soins et masques
L’initiative des deux artistes est bien appréciée également par le personnel mis à rude épreuve tout comme les soignants des hôpitaux de Limoges, Brive et Guéret.
Même si le Limousin est bien moins touché que le nord-est de la France, les patients les plus touchés sont conduits dans les services de réanimation qui doivent se réorganiser pour faire face à une pathologie encore méconnue.
L’une de nos équipes l’avait constaté une journée en avril à Guéret où le service de réanimation habituel a été transformé en unité "Covid +", de 12 lits.
On ne sait pas si la vague va arriver, quand, avec quelle proportion.
A cette époque, il est déjà bien question des gestes barrières pour ne pas attraper le virus.
Mais pas évident de trouver des masques chirurgicaux. C’est le système D ! De nombreuses familles confectionnent des masques elles-mêmes tandis que des entreprises locales en fabriquent comme Agnelle, à St-Junien, plutôt spécialisée dans les gants de luxe.
La société Starplast à Limoges qui conçoit des vitrages pour les avions ou les voitures se met à fabriquer les fameuses plaques de plexiglas pour les caisses des commerçants et les bureaux.
Jusqu’au « drive confession »
Ce premier confinement a bien sûr fait exploser les « drive », ces services où on ne descend pas de sa voiture. Les grandes surfaces sont débordées puis les enseignes de bricolage et plus étonnant, un drive « confession » a vu le jour à Limoges, une initiative de deux prêtres de l’église catholique.
L'église sait s'adapter à cette situation ça c'est génial !
Il peremt naturellement aux fidèles ne pas rester cloitrés à la maison tandis que les évêques déploraient l’interdiction d’organiser des cérémonies religieuses qui a eu lieu jusqu’au 2 juin 2020.
Déconfinement
Le confinement est pour beaucoup synonyme de télétravail et d’école à la maison. Là aussi, il faut s’armer de patience pour garder le rythme et… la connexion, pas toujours facile dans de nombreuses zones du Limousin.
Au final, il a fallu tenir huit semaines de confinement qui seront levées progressivement à partir du 11 mai 2020. Près de 80 % des écoles rouvrent leurs portes à des petits groupes d'élèves dont les familles sont volontaires ou coincées par le travail. Dans l'école élémentaire de Meilards en Corrèze, ils étaient 8 enfants sur les 25 à retrouver les bancs de la classe unique. Les règles sanitaires sont strictes mais ils sont tous contents de clore 55 jours d'école à la maison, même les plus allergiques à l'école ! : "d'habitude, j'ai pas trop envie d'aller à l'école. Là, j'avais trop envie d'y aller!" dit avec sourire cette élève.
Courant juin ensuite, l'ensemble des commerces, les cafés et les restaurants rouvrent enfin. Les Limousins ont enfin la possibilité de sortir sans attestation et de s'offrir un plat en terrasse. Un an après, les restaurants sont fermés de nouveau mais à l'époque en juin 2020, les déplacements au-delà de cent kilomètres de son domicile demeurent interdits sauf « motif impérieux ». Au début de l'été, le Limousin aspire à souffler davantage mais comprend que 2020 s'annonce bouleversé par la pandémie.