Seize mille à trente mille enfants pourraient être atteints de troubles liés à la Dépakine et ses dérivés. C'est ce que révèle un rapport de l'Agence du médicament. Des chiffres considérables mais qui ne surprennent pas les parents concernés. Ils sont une soixantaine en Limousin.
C’est la première estimation officielle du nombre d’enfants victimes de troubles après avoir été exposés in utero à la Dépakine et ses dérivés.
Selon une étude de l’Agence du médicament (ANSM) et de l’Assurance-Maladie (CNAM), publiée vendredi 22 juin 2018, depuis ces cinquante dernières années, entre seize mille et trente mille quatre cents enfants pourraient être atteints de troubles mentaux ou du comportement suite à la prise de Dépakine par leurs mères pendant la grossesse.
Jusqu’à présent, l’ANSM et la CNAM avaient seulement communiqué sur les malformations congénitales graves provoquées par la Dépakine et ses dérivés, estimant entre deux mille et quatre mille le nombre d'enfants victimes.
Le nouveau rapport prend donc en compte les troubles du neuro-développement (autistiques, retards mentaux, difficultés ou retards de langage…) mais, avertit l’ANSM, les chiffres de malformations déjà connus et ceux des troubles mentaux et du comportement dévoilés ce vendredi ne peuvent être additionnés, car certains enfants peuvent cumuler plusieurs handicaps.
Dans un communiqué, SANOFI, qui commercialise la Dépakine, "conteste fermement les estimations mentionnées dans le rapport de l’ANSM et de la CNAM".
En revanche, pour l’APESAC, l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant, les chiffres publiés ce vendredi « ne sont pas une surprise ».
François Clapeau et Noëlle Vaille ont recueilli le témoignage d'une maman, dans la Creuse.