Alors que le tribunal de Commerce de Poitiers doit examiner le 19 juillet 2017 le dossier de reprise de GM&S par l'emboutisseur GMD, le PDG annonce que sans prolongation de la période d'observation, l'offre ne sera pas finalisée. Une véritable épée de damocles pour les salariés de La Souterraine
Les "conditions suspensives" posées par l'emboutisseur GMD à une reprise de l'équipementier automobile creusois GM&S Industry restent à lever, a déclaré mardi 18 juillet 2017 à l'AFP le PDG de GMD, Alain Martineau.
"L'ensemble des conditions suspensives ne sont pas levées" et, "s'il n'y a pas de prolongation de la période d'observation, notre offre ne sera pas finalisée", a-t-il ajouté.
Le tribunal de commerce de Poitiers doit examiner mercredi l'offre de reprise de GMD et peut-être décider dans la foulée de l'avenir de GM&S et de ses 277 salariés, en liquidation judiciaire avec période d'observation jusqu'au 21 juillet.
Le sort du site de La Souterraine est donc encore très incertain à la veille de l'audience. Alors que GMD réclame la garantie d'investissement de 15 millions d'euros (5 de l'État, 5 de Renault et 5 de PSA), Bercy accuse PSA de ne pas vouloir payer sa part. Le constructeur a démenti en soulignant que le groupe "s'est par ailleurs engagé à investir 4 millions d'euros dans de l'outillage spécifique".
PSA a bien fait des promesses mais...
Le porte-parole de PSA a précisé que le groupe "a présenté le détail année par année du chiffre d'affaires prévisionnel, gage de pérennité pour GM&S, lors de la réunion qui s'est tenue à Bercy le 11 juillet en présence des représentants du personnel de GM&S, du repreneur et des pouvoirs publics". Ce que reconnaissait alors le ministère de l'Économie à l'issue de cette réunion : "Les groupes PSA et Renault ont indiqué leur intention de porter leurs engagements de commandes de 3 à 5 ans pour des montants respectifs annuels de 12 et 10 millions d’euros. PSA a fourni le détail des commandes de pièces envisagées aboutissant à 7,5 millions d’euros de pièces actuellement produites sur le site de la Souterraine et 4,5 millions d’euros de pièces correspondant à des nouveaux modèles de véhicules à l’horizon 2020. Il s’agit d’éléments nouveaux garantissant la pérennité du site." même si "PSA doit encore préciser ses intentions en termes d’accompagnement initial de la reprise." C'est donc bien ce dernier point d'achoppement qui risque de faire capoter l'affaire.Les salariés quant à eux sont mobilisés. Ils occupent depuis ce mardi matin le site de Renault Logistique à Fouchères dans l'Yonne. Partis très tôt de la Souterraine, ils ont bloqué l'accès au site toute la journée et s'apprêtent à y passer la nuit.
Le destin des 277 GM&S est donc suspendu à la décision du tribunal de commerce de Poitiers qui va se retrouver face à 2 choix :
• prolonger l'activité (la fin étant initialement prévue vendredi 21) en espérant que les conditions soient réunies rapidement pour une reprise par GMD, ce qui sauverait, selon le projet de reprise, 120 emplois sur 277.
•prononcer la liquidation pure et simple de GM&S, sans espoir de reprise (en tout cas dans l'imméditat). Dans ce cas, 277 emplois seraient gommés de la carte à La Souterraine.