En mai 2024, des orages de grêle ont presque entièrement détruit mille hectares de vigne, dans la région de Bergerac en Dordogne. A Pomport, une viticultrice n'aura rien à récolter cette année. Elle lance un appel aux dons. La survie de son exploitation est en jeu.
Dans les rangs de vigne, les raisins sont rares. "Il y a beaucoup de feuilles et très peu de grappes, voire pas du tout", explique Laurence Métifet viticultrice à Pomport dans le Périgord. Le domaine du Haut Montlong comptait 72 hectares de vignes. Le 5 mai dernier, les orages de grêle en ont ravagé 60. La récolte à venir est plus que compromise.
CARTE ⇒ Pomport en Dordogne, dans le Bergeracois.
Pas de retour à la normale avant 2026
"On a travaillé notre vigne comme si on allait avoir une pleine production", explique la viticultrice. "Et malheureusement, on n’aura pas du tout de récolte ou très peu. Donc on a tout préparé pour l'année prochaine, c’est-à-dire 2025. Mais la vigne reste fragile. Et il nous faudra encore une année".
"Donc la vraie récolte sera en 2026".
Laurence Métifetviticultrice
Entre orages, grêle, sécheresse et mildiou, ce domaine perd régulièrement une partie de sa production depuis sept ans. Dans les réserves, les étagères sont clairsemées. "C'est un peu vide", concède Laurence Métifet. Les stocks des années précédentes ne suffisent plus.
"Aujourd'hui, on est dans l'urgence", assure-t-elle. "On a cumulé le "non-stock" un peu tous les ans. Et là, cette année, c'est un peu la catastrophe : pas de stock, donc pas de trésorerie, donc compliqué de lever la récolte 2025".
Une cagnotte en ligne
La viticultrice s'est donc résolue à lancer une cagnotte en ligne pour combler les trous dans les caisses. Partenaires, clients, et anonymes ont permis de récolter plus de 20 000 euros. Une aide précieuse mais insuffisante pour assurer la pérennité du domaine et espérer le léguer à la nouvelle génération.
"Ce contexte ne motive pas à continuer", regrette Louis Caminade, le neveu des propriétaires. "On nous dit que le climat est dur. On est paysan, agriculteur, on l'accepte. Mais après, il faut réussir à amener une rentabilité à une exploitation. Mais aujourd'hui, la rentabilité sans projection, cela devient vraiment compliqué".
Dans le Bergeracois, plus de mille hectares de vigne ont été détruits à plus de 70% le 5 mai dernier.