Au nom de la Terre, le film choc sur le suicide des agriculteurs, dans les salles aujourd'hui

C'est une fiction qui reflète malheureusement trop bien la réalité. Dans ce film, Guillaume Canet incarne le père du réalisateur Edouard Bergeon, agriculteur poussé au suicide en 1999. Deux agriculteurs se suicideraient chaque jour en France.

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" D'après une histoire vraie"... malheureusement

Du drame familial, le suicide de son père en 1999, le réalisateur Édouard Bergeon avait tiré le documentaire "Les Fils de la terre" en 2010.  Un témoignage vibrant sur le mal de vivre paysan.
 
De ce thème dramatique est né le film de fiction "Au nom de la Terre" dans lequel un Guillaume Canet méconnaissable joue le rôle du père paysan...

Réveiller les consciences

Au-delà de l'excellente performance d'acteur, c'est le poignant témoignage sur le drame de la condition paysanne qui touchera le public. Car au lieu de déverser son amertume, Édouard Bergeon veut avant tout susciter une prise de conscience. Et il y parvient.

Le ton juste

L'engrenage d'un système pervers, les aléas climatiques, la fierté paysanne, l'implacable réalité financière, la pression d'un entourage incapable de communiquer, tout est montré sans fard. Et la réalité cruelle sublimée par le jeu d'acteur de Guillaume Canet, Veerle Baetens, Rufus et Anthony Bajon, frappe fort. Aux tripes.
 

Descente aux enfers

On suit, à travers 40 années et trois générations, la descente aux enfers du monde des petits paysans attachés à leurs terres, tiraillés entre la fierté et la misère de leur condition, écrasés par des règles, des normes et des logiques qui les dépassent et les poussent à une fuite en avant fatale...

Le mal-être paysan... et bien plus

Mais ce film ne s'arrête pas à l'orée des champs. Il parle des Français et de la France, de sa culture, ses richesses, son histoire, de ce que nous mangeons au quotidien et du monde que nous sommes en train de modeler pour nos enfants. Il confronte l'humain au financier, pointe l'isolement de chacun face aux autres, montre l'homme dans un système qui n'est pas fait pour l'humain et par là même, il est universel.

Les raisons du silence 

Mardi dernier, la MSA de Dordogne a projeté en avant-première "Au nom de la terre". Depuis le début de l'année, il y aurait eu 48 signalements dans ce département auprès du numéro d'appel d'urgence Agri-Écoute (09 69 39 29 19. 24/h sur 24/ et 7j/7), de la part des intéressés eux-mêmes ou de leurs proches.

Un chiffre qui ne révèle probablement pas l'ampleur de la détresse réelle sur le terrain. Car l'endettement, l'impossibilité à faire face reste un sujet tabou dans ce métier plus qu'ailleurs. Le paysan, souvent solitaire, parfois fier, l'est encore plus dans le désespoir. Et il tient à sa terre. L'idée de la quitter, de vendre un patrimoine familial souvent durement acquis lui est insupportable. 

Le sujet de France 3 Périgords sur le suicide des agriculteurs

 

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