Campings de la dune du Pilat : faut-il reconstruire les mobil-homes détruits par les incendies de 2022 ?

Un élu écologiste s'inquiète de la reconstruction des mobil-homes à proximité de la dune, d'autant que les arbres, brûlés par les feux de forêts de l'été dernier, ne cachent plus les constructions.

Comment faire cohabiter la nature et les constructions ? Éternelle question, qui se pose avec plus d'acuité encore après les incendies de juillet 2022 aux abords de la Dune du Pilat. Depuis que les arbres ont brûlé, les campings - qui ont toujours été là - sont devenus bien plus visibles depuis la crête de la dune. 

Alors au moment de reconstruire les mobil-homes détruits par le feu, la question de l'impact sur le paysage de ce site classé se pose. Après les feux de la Teste-de-Buch l'an dernier, c'est le Président de la République lui-même qui avait même insisté sur ce point. 

"On ne pourra pas reconstruire les campings comme ils étaient avant, il faut qu'ils intègrent mieux les règles de prévention, de respect du littoral, et de la forêt."

Emmanuel Macron

Loin des préconisations

En 2012, un rapport du ministère de l'Écologie, dit le rapport Clément, s'inquiétait déjà de l'impact des campings. "Au plan visuel, le développement des mobil-homes (...) marque le paysage de façon forte", peut-on, par exemple, lire. 

À l'époque, ce document préconisait un maximum de trente-cinq mobil-homes (ou autres habitations légères, comme les chalets) chacun, pour les trois campings les plus proches de la Dune. Dont le camping des "Flots-Bleus"

"Ce document reste une préconisation, pas une loi", se défend son directeur, Frank Couderc. Avant les incendies, ce camping comptait 90 logements. Après les déstructurations causées par les feux, il n'en reste que 45. Son gérant souhaite en reconstruire une vingtaine. 

Ça a été un débat avec la Dreal et les services de l'État, on a fait un compromis pour arriver à 65 logements, tout ça est parfaitement autorisé.

Frank Couderc, directeur du camping "Les Flots Bleus"

Moins d'arbres, plus de toits visibles

Des reconstructions qui inquiètent le conseiller régional écologiste, Vital Baude. "Ils persistent à augmenter le nombre de mobil-homes par rapport à ce qui est autorisé", accuse l'élu local. "D'en haut, ce que les visiteurs verront, ce sont des toits en rangs d'oignons avec des voitures à côté."

L'impact visuel va être encore plus grand parce que les arbres qui existaient autrefois ont été incendiés, ils ont disparu et donc, on verra d'autant plus ces équipements.

Vital Baude, conseiller régional écologiste

Des arguments balayés par le directeur du camping "Les Flots Bleus". "Les campings étaient déjà là quand le site a été classé, je ne vois pas pourquoi ils disparaitraient puisqu'ils sont classés aussi."  

Les tentes-lodges

Un autre phénomène inquiète Vital Baude (EELV). "En plus, ils utilisent des subterfuges en construisant des chalets, des tentes lodges, qui sont en réalité de vraies habitations, raccordées à l'électricité, à l'eau, avec des climatiseurs, qui participent au réchauffement climatique", s'indigne l'élu local. Un document du ministère de la Transition écologique autorise en effet la construction de 158 tentes-lodges dans un autre camping de la zone. 

Pour le directeur de camping "Les Flots Bleus", l'impact visuel de ces installations est à relativiser. "Est-ce qu'il vaut mieux voir une tente lodge qui a été étudiée pour mieux s'intégrer dans le paysage, ou une caravane de couleur vive et qui se voit à des kilomètres ?", interroge-t-il.  

Le gérant assure que tous ses équipements sont démontables et peuvent donc être déplacés au fur et à mesure que la dune du Pilat se déplace. En effet, la dune bouge de plusieurs mètres chaque année, et le phénomène n'est pas près de s'arrêter. 

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