Dizième mois de mai le plus pluvieux en Gironde depuis 1882 , -0.5°C en moyenne à Biarritz, presque un quart d'ensoleillement en moins à Bergerac.... Le mois de mai 2024 a été pour le moins éloigné de ses standards météorologiques habituels en Aquitaine.
Pour beaucoup, le mois de mai aurait été plus pluvieux et moins chaud que d'habitude. Un avis en partie validé par MétéoFrance sur le plan national dans son bilan climatique du printemps, avec une pluviométrie excédentaire mais des températures légèrement excédentaires aussi. Toutefois, comme le souligne l'institution météorologique, des différences subsistent au plan régional. Alors qu'en est-il pour l'Aquitaine ? France 3 répond à la question en cartes et chiffres exhaustifs grâce aux données collectées et analysées de quelque 85 stations météo réparties sur les cinq départements.
Bien plus de pluie que d'habitude
Premier constat implacable et qui rejoint l'analyse générale de MétéoFrance à l'échelle du pays : il a plu plus que la normale. Près de 50% de plus en moyenne sur les cinq départements d'Aquitaine, conséquence d'un plus grand passage de dépressions pluvieuses pour un mois de mai, notamment sur le centre ouest de la France.
Ainsi de fortes disparités s'observent géographiquement sur la région puisque si les Pyrénées-Atlantiques affichent un excédent de "seulement" 23% (156mm en mai 2024 contre 124mm en moyenne sur ce mois), ce dernier atteint dans le même temps 85% en Dordogne (152mm contre 82mm d'ordinaire, soit le 3ème mois de mai le plus pluvieux pour le département). Entre les deux, Landes, Lot-et-Garonne et Gironde oscillent entre 46 et 65% de pluie en trop.
Et cette différence Sud/Nord se constate encore plus dans le détail des stations. Elles sont ainsi plus nombreuses en surplus pluviométrique en Gironde et Dordogne, où certaines ont même battu leur record mensuel (142.5mm à Bergerac, 126.3mm à St-Gervais par exemple), que dans les Landes et Pyrénées-Atlantiques. Ces dernières affichent même les trois seules stations de la région en déficit de pluie sur le mois (-15% à Urepel, -7% à Mendive et -1% à Garlin).
Moins doux que d'ordinaire
Si la pluie n'est pas en manque, à l'inverse le thermomètre a affiché quelques dixièmes de degrés en moins dans le même temps. -0.5°C d'écart en moyenne pour les douze stations des Landes ou encore -0.7°C pour les sept du Lot-et-Garonne. Là aussi, une certaine disparité régionale est à noter puisque ce sont les départements côtiers qui affichent les plus petits écarts. Les rares stations en excédent thermique (+0.3°C au Cap Ferret en Gironde et +0.1°C à Lembeye dans le Béarn) ou celles conformes à leur normale mensuelle sont ainsi situées en dessous de la Garonne.
Dans le même temps, on rappellera qu'à l'échelle du pays, la température du pays sur un mois donné était une nouvelle fois excédentaire par rapport à la normale (+0.2°C), une situation régionale n'étant pas le reflet d'une situation nationale et encore moins mondiale (et inversement).
Et manque de soleil
Enfin, dernier constat : le soleil fut moins présent que d'ordinaire. L'Aquitaine affiche en effet en moyenne -20% d'ensoleillement en moins sur le mois. Là encore, le Sud s'en sort mieux que le Nord, conséquence logique des nombreuses perturbations qui auront plus circulé qu'à l'accoutumée sur le centre ouest de la France, créant forcément une couche nuageuse plus présente sur cette partie. Biarritz n'accuse ainsi qu'un déficit de 6% (180h de soleil contre 197h en moyenne mensuelle), quand Pauillac (Gironde) atteint les -25% (174h contre 231h).
Toutefois, la station la plus ensoleillée de ce mois de mai se situe entre les deux : Biscarosse, seule à dépasser les 200h d'ensoleillement (malgré un manque de 11% la concernant).
Note méthodologique : Toutes les données sont extraites soit du site Météociel qui compile les relevés en temps et en heure de MétéoFrance, soit directement de la base de données de MétéoFrance (sources pour chaque graphique en bas de celui-ci).
En outre, le nombre de stations varie entre les cartes pluie et température, car certaines stations disposant d'un pluviomètre ne comptent pas en revanche de sonde thermométrique ou les données ne sont alors pas suffisamment fiables pour être exploitées. Quant à la mesure de l'ensoleillement, seule une poignée de stations possède un héliographe, l'outil permettant sa mesure.