Les Néo-aquitains sont les deuxièmes plus gros consommateurs d’alcool en France. Selon le bilan de Santé Publique France, un habitant de la région sur dix consommerait de l’alcool quotidiennement. Des chiffres qui stagnent, depuis cinq ans, malgré les campagnes de sensibilisation.
Vin, bière ou alcool plus fort, en Aquitaine, il n’est pas rare de se retrouver un verre d’alcool à la main. Une pratique qui semble plus courante dans le sud et en particulier le sud-ouest de la France.
Après l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine se place en seconde position des régions les plus consommatrices de breuvages alcoolisés. “On s’aperçoit que l’on consomme plus de vin dans le sud de la France, mais c’est la seule tendance qui distingue notre région. Que ce soit les cultures, les pratiques agricoles, rien n’explique cette différence de consommation”, indique Laurent Filleul, directeur de Santé Publique France en Nouvelle-Aquitaine.
Un habitant sur dix boit tous les jours
Basé sur des données de 2021, c’est d’abord la régularité de la consommation qui est étudiée. Si cette dernière décroît depuis dix ans, elle reste élevée : 10,2 % des habitants consomment de l’alcool tous les jours, soit deux points au-dessus de la moyenne nationale, à 8 %. Chez les hommes, les consommateurs quotidiens représentent 15,3 % contre 5,4 % chez les femmes.
On note cependant une baisse de consommation plus visible chez les hommes que les femmes. Ce qui fait que la différence entre les deux tend à se réduire de plus en plus.
Laurent Filleuldirecteur régional de Santé Publique France
Et les buveurs les plus réguliers sont les plus âgés. Entre 61 et 75 ans, ils sont 19,6 % à boire au moins un verre par jour. Chez les 31-45 ans, ils ne sont que 6,1 %. Une pratique qui relève notamment des usages et des traditions, avant notamment les premières campagnes de sensibilisation et la mise en place de la loi Evin, en 1991.
S’ils restent encore faibles, avec 5,7 % de buveurs quotidiens, les 18-30 ans sont les seuls à de plus en plus consommer tous les jours. “Les campagnes télévisées et les préventions ont un impact sur la consommation et c’est pour cela que l’on continue à donner des repères pour réduire le risque sanitaire et mettre en place des politiques publiques”, explique Laurent Filleul.
Un quart des jeunes se soûle régulièrement
S’ils ne boivent pas souvent, les jeunes sont en revanche en tête en matière d’API (alcoolisations ponctuelles importantes). Il s’agit en général de contexte de fêtes amenant à du “binge-drinking”. Au total, un quart d’entre eux consomme de l’alcool de cette manière.
Si la tendance était déjà établie en 2017, elle s’étend désormais à leurs aînés, les 31-45 ans qui pratiquent de plus en plus ces API (21,4 %). C’est 16 % des adultes, de 18 à 75 ans, à consommer de grandes quantités d’alcools, dans ces moments festifs.
#Alcool : où en sont les Français ?
— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) May 2, 2024
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Alors que les repères indiquent qu’il ne faut pas dépasser deux verres par jour, pas tous les jours et dix au maximum par semaine, près d’un quart des Néo-Aquitains (22,8 %) confient dépasser ces seuils. Il s’agit plus souvent d’hommes possédant un diplôme supérieur au baccalauréat. “On pouvait penser que les plus défavorisés consommaient plus d’alcool, mais, c’est une erreur. On s’aperçoit en réalité que ce sont les classes les plus élevées qui en boivent le plus”, souligne le directeur régional de Santé Publique France.
Ces quantités ont parfois des conséquences sur l’état de santé des personnes. En 2023, dans la région, 13 615 personnes se sont rendues aux urgences suite à la consommation d’alcool. Chaque année, l’alcool tue 41 000 personnes, que ce soit par la maladie ou par accident. Depuis plusieurs années, la France se situe au-dessus de la moyenne mondiale, en matière de consommation d’alcool.