Chaleur, orages, sécheresse... En Aquitaine, comme partout en France, l'année a été rythmée de phénomènes météorologiques extrêmes d’une ampleur inédite. Il est l'heure de dresser le bilan sur le climat de l'année 2022.
Tic-tac, tic-tac… C'est l'heure de faire le bilan climatique pour l’année 2022, en Aquitaine. Temps printanier en hiver, des chaleurs successives durant l’été, des orages à foison… Sans surprise, l'année se révèle exceptionnellement chaude et sèche.
Des sols plus que secs
Les températures excessives de l'été ne sont pas sans conséquences sur l'environnement. Le manque de pluie, quasi généralisé pendant la totalité du printemps et un été avec des températures très élevées, a généré une sécheresse des sols record sur l’ensemble du pays durant l’été.
En Aquitaine, même en hiver, certains territoires en subissent encore les conséquences : les dernières pluies de l'année n'ont pas suffi.
Par exemple, en novembre, dans les Landes, le niveau de la Leyre était à peine de plus de dix centimètres et certains ruisseaux dans les alentours étaient complètement à sec. Jamais les niveaux d'eau n'ont été aussi bas dans les Landes à la fin de l'année.
Dans le Lot-et-Garonne, même scénario. La sécheresse n'aura pas épargné une église, une école et une dizaine d'habitations à Bouglon, village proche de Marmande. Les bâtiments sont abîmés par de profondes fissures.
"Les taux d'humidité assez faibles ont provoqué des sécheresses, avec des sols qui durcissent et qui sont peu propices à recevoir de l'eau", raconte Bruno Mouchet, prévisionniste régional à Bordeaux pour Météo France.
Des grêlons de la taille d'une balle de golf
Les orages ont été nombreux, notamment en juin qui a été le mois le plus foudroyé en France sur la période 1997-2022. Ils étaient souvent violents, accompagnés de grêlons, parfois géants, comme en juin 2022, au Taillan-Médoc, près de Bordeaux.
Près de 80 % des maisons ont été victimes des orages de grêle avec des grêlons, de la taille d'une balle de golf. Sur la même période, c'est le même refrain en Dordogne.
Les pompiers ont reçu plus de 2 000 demandes d'intervention et posé 10 hectares de bâches après la tempête de grêle.
L'année la plus chaude depuis 1946
L’année 2022 aura été l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis 1946 en Nouvelle-Aquitaine. "C'est remarquable", pointe du doigt Bruno Mouchet.
Jalonnée par des épisodes de chaleur et de douceur, l'Aquitaine en a fait les frais. L'été aura été durement marqué par les incendies de Gironde jusqu'à la mi-septembre et des chaleurs exceptionnelles sur toute la région jusqu'à la fin du mois d'octobre.
Les températures ont été supérieures à la normale sur la majeure partie de l’année. Seul le mois de janvier a été inférieur à la normale. "Le printemps a été très chaud et le plus sec qu'on ait connu depuis 1960", souligne le prévisionniste. Le mois d'octobre s'est classé au premier rang des plus chauds depuis 1900 et l’été, au deuxième rang des étés les plus chauds, derrière l’été 2003.
Sur certaines parties de la région, les températures ont été généralement de un à trois degrés au-dessus des normales comme sur les côtes basque et landaise.
Le cœur de l'hiver a été relativement doux, mais Bruno Mouchet est optimiste pour ce début d'année : "On va trouver une période froide, normale et humide. Cela va redonner de la neige en montagne et donc de bonnes perturbations."