C'est un premier bilan positif pour le dispositif d'alerte aux baïnes, rodé cet été sur la côte Atlantique. Après un printemps particulièrement meurtrier, il s'est avéré efficace pour la fin de la saison.
Le printemps 2022 restera tristement dans les mémoires pour ce nombre de noyades particulièrement élevé, dues aux baïnes. Entre le 15 et le 17 mai, cinq baigneurs ont péri, emportés par les courants à Lacanau et au Porge.
Les baïnes, des piscines naturelles, semblent inoffensives aux néophytes et c'est bien le problème avec les touristes. Chaque année ce piège d'eau, aux apparences si paisibles, se referme régulièrement sur sa proie en l'attirant dans les profondeurs avec des courants très violents.
Un dispositif avancé
Dès le 21 mai a été mis en place le nouveau dispositif d'alerte, tandis qu'il devait être déclenché au premier juillet, pour la saison touristique.
Le dispositif consiste en des annonces émises par les autorités préfectorales, au même titre que d'autres plans d'alerte (canicule, grand-froid), et permet au public des plages d'être averti en amont. Ces alertes sont réalisées selon un modèle prédictif.
Il est également prévu le pré-positionnement de l’hélicoptère de la Sécurité civile Dragon 33 à Lacanau, afin d'intervenir au plus vite.
A l'image de cette alerte du 26 août, revenant sur le sauvetage spectaculaire de 18 baigneurs à Biarritz.
"Ce qui est sûr c'est qu'il est pérénisé, car il a visé juste "
Sur les 270km de côtes aquitaines, les baïnes sont légion. Martin Guespereau, préfet délégué à la sécurité sur la zone Sud-Ouest tire un premier bilan positif de ce dispositif, déployé pour la première fois cet été sur la côte Aquitaine. "Il a fait ses preuves et sera redéployé" assure-t-il.
Cet été, 82 personnes ont été sauvées de la noyade et plus de 1 000 baigneurs repêchés sur tout le littoral. D'où ce message de prudence, rappelé sur notre antenne.
Ne vous baignez que entre les drapeaux ou pas du tout
Martin Guespereau, préfet délégué à la sécurité sur la zone Sud-Ouest
La naissance du dispositif
Souvent en fin de saison, les baignades sont bien plus risquées. En 2020, elles avaient occasionné la mort d'une famille au complet, rappelle le préfet. Un drame terrible et de trop qui a été à l'occasion de recherches pour créer ce dispositif.
"Nous avons crée un petit algorithme, appuyé sur les travaux d'un expert de Bordeaux, qui permet de calculer les risques" explique le préfet.
Cet été on l'a mis 8 fois en places, et il y a eu 22 morts car la côte aquitaine est la plus dangereuse de France
Martin Guespereau, préfet délégué à la sécurité sur la zone Sud-Ouest
Ce qui est certain, c'est qu'il faut se méfier de ces eaux qui semblent dormir.