Le 2nd tour n'est pas joué, mais déjà une tendance se dégage : l'Aquitaine n'a plus les mêmes forces politiques en présence. Succès des scores de la République en Marche au premier tour, déconfiture des candidats PS et abstention en hausse... L'heure est à la mobilisation pour dimanche prochain.
Ce dimanche, c'était le grand ménage de printemps en Aquitaine. De nombreux députés sortants ont perdu leur siège, de nouvelles têtes sont apparues dans le paysage politique... En ce premier tour des élections législatives, la région n'a pas fait exception dans le raz-de-marée opéré par la République En Marche.
Le second tour n'est bien sûr pas encore joué, mais déjà certaines conclusions peuvent être tirées. Une tendance se dégage : l'Aquitaine n'a plus les mêmes forces politiques en présence. En 2012, le PS raflait pas moins de 23 circonscriptions. Aujourd'hui, les socialistes ne sont que très peu représentés au second tour et les candidats de la République En Marche arrivent en tête dans les 28 sièges disponibles de la région.
Parmi eux, plusieurs sortent du lot. Que ce soient de nouvelles têtes, des novices en politique issus de la société civile, ou des candidats confirmés mais qui échappent au grand chambardement grâce à leur étiquette République En Marche... Voici un tour d'horizon de ces candidats REM qui se démarquent en Aquitaine :
En Gironde
- Dans la 6e circonscription, celle notamment de Mérignac, Eric Poulliat de République En Marche détonne. Ce dimanche, il finit très largement en tête du premier tour avec 44,13%. Il affrontera au second tour la députée sortante Marie Récalde (PS) qui a totalisé 14,06%.
Des chiffres surprenants pour la socialiste puisqu'elle peut revendiquer un ancrage local très fort. Les électeurs se sont pourtant massivement mobilisés pour Eric Poulliat, référent départemental adjoint de son parti.
Qui est-il ? Fonctionnaire territorial à la Direction de la Culture de la ville de Mérignac, il réside à Saint-Médard en Jalles. En promoteur de la lecture publique, il a développé des partenariats permettant l'émergence de structures et d'évènements d'éducation à l'image ainsi que des actions favorisant le débat public. Il est également ex-administrateur d'un centre social, fondateur et vice-président d'un think-tank progressiste. Et représentant syndical au sein de la mairie de Mérignac.
- Sur la 10e circonscription de la Gironde, c'est Florent Boudié qui fait exception. Jusque là sous mandat PS, le député sortant a été très largement réélu, mais sous l'étiquette de la République En Marche. En recueillant 40,3% au premier tour, contre 15,9% pour son opposante Sandrine Chadourne (FN), il est en bonne passe de conserver son siège.
- Autre surprise : sur la 2e ciconscription de la Gironde. Novice en politique, la candidate de la République En Marche Catherine Fabre éjecte la députée sortante Michèle Delaunay, qui est donc privée de second tour.
Michèle Delaunay avait pourtant été réélue dès le premier tour en 2012. Le coup est rude pour la socialiste, mais elle confiait ce dimanche soir sur notre antenne qu'elle s'y attendait : "C'est une déception mais je suis emportée par la vague irrésistible du Président de la République".
Catherine Fabre est en tête avec 39,78% des voix. Elle affrontera au second tour Anne Walryck, soutenue par Alain Juppé, qui a comptabilisé 15,79% des votes.
Qui est-elle ? Universitaire, Catherine Fabre a été représentante départementale pour En Marche! lors de l'élection présidentielle.
Dans les Pyrénées-Atlantiques
- Même tendance sur la 3e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Dans cette terre socialiste depuis 1988, le candidat de La République en Marche, Michel Bernos arrive en tête avec 29,79%. Soit un peu plus de 4 points devant le socialiste sortant David Habib qui recueille 25,42%
Qui est-il ? Ancien du MoDem, il est également maire de Jurançon.
- Changement du paysage politique également dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. En tête : le candidat de la République En Marche Loïc Corrégé, novice en politique. Il totaliste 25,41% des voix, suivi de Jean Lassalle avec 17,71 %.
Qui est-il ? Ancien militaire, Loïc Corrégé se présente pour la première fois.
- Sur la 5e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, Florence Lasserre-David (REM) lamine la socialiste sortante Colette Capdevielle à Bayonne. Elle obtient 37,11%, prenant une longue avance sur la députée sortante qui totalise 13,24%.
Qui est-elle ? Elle est la fille de Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques.
- Le candidat REM Vincent Bru profite également de la vague macroniste sur la 6e circonscription. Il obtient 38,94% des suffrages, contre 15,28% pour son adversaire au second tour, Maïder Arostéguy (LR).
Qui est-il ? Vincent Bru est universitaire, maire de Cambon et conseiller départemental.
Dans le Lot-et-Garonne
Le Lot-et-Garonne fait exception en Aquitaine : ce sont des élus locaux qui émergent du scrutin, les 3 têtes du 1e tour sont déjà connues du paysage politique.
- Sur la 1e circonscription, le maire de Bon Encontre Michel Lauzzana l'emporte avec la République En Marche. Il obtient 32,62% des voix. L'UDI et Jean Dionis du Séjour se hissent à la 2e place avec 19,64%. La députée sortante Lucette Lousteau (PS) n'a quant à elle pas été épargnée par le balayage des élus, elle n'obtient que 7,98%.
Qui est-il ? Maire de Bon-Encontre, Michel Lauzzana est également vice-président de l'agglomération d'Agen.
- La 2e circonscription voit disparaître Matthias Fekl, éliminé dès le premier tour en faveur du candidat de la République En Marche Alexandre Freschi. Les résultats définitifs lui confiaient l'avantage avec 28,39%. Le FN et Hélène Laporte sont en 2e position avec 20,32%.
Qui est-il ? Alexandre Freschi est maire de Castelnau-sur-Gupie.
- Enfin, dans la 3e circonscription, Olivier Damaisin est largement en tête. Il prive de second tour le député sortant Jean-Louis Costes (LR), pour qui la pilule a été difficile à avaler. Le candidat de la République En Marche comptabilise 30,13% des voix. Etienne Bousquet-Cassagne et le FN se hissent de peu à la 2e place, avec 19,81%
Qui est-il ? Olivier Damaisin est référent du mouvement En Marche! dans le département et élu de la mairie de Beauville.
Dans les Landes
- Sur la 3e circonscription, Boris Vallaud et le PS sont en mauvaise position face à Jean-Pierre Steiner. Le candidat de la République En Marche obtient 34,1%, contre 25,3% pour le socialiste, bien que le siège en jeu sur cette circonscription soit celui d'Henri Emmanuelli, figure du PS.
Qui est-il ? Jean-Pierre Steiner est issu de la société civile. Il est un ancien commissaire de police.
- Sur la 2e, Lionel Causse est très largement premier avec 42,96%. Derrière lui, la France Insoumise et Caroline Dacharry obtiennent 11,77%. Le report des voix risque de ne pas suffire à la France Insoumise pour s'imposer face à la République En Marche.
Qui est-il ? Maire de Saint-Martin-de-Seignanx, il fut le premier maire des Landes à rejoindre le mouvement d'Emmanuel Macron après avoir quitté le Parti socialiste depuis 2 ans.
En Dordogne
- En Dordogne, la vraie exception a eu lieu dans la 4e circonscription, celle du Sarladais : Jacqueline Dubois, candidate de La République en Marche est arrivée en tête. Le fossé est clairement creusé, la faute sans doute aux 17 candidatures qui ont dû atomiser les votes. Avec 30,92% des voix, elle devance assez largement Emilie Chalard de la France Insoumise (qui réalise tout de même 13,21% des voix)
Qui est-elle ? Formatrice, enseignante spécialisée est issue de la société civile et a été investie jeudi 11 mai, elle avait fait campagne dans la circonscription lors de la présidentielle en soutien à Emmanuel Macron.