SNCF. "La détérioration est encore plus importante qu'il y a un an" : syndicats et élus se mobilisent et alertent sur l'état de la ligne POLT

Un an après le coup de gueule de l'entreprise Legrand, qui réclamait une amélioration de la ligne ferroviaire Paris-Limoges, syndicats et élus se sont mobilisés une nouvelle fois ce 18 décembre en gare de Limoges. Ils dénoncent une dégradation constante de cet axe ferroviaire, en proie aux retards et aux suppressions de trains à la dernière minute.

Dès 7 heures, ce lundi 18 décembre, syndicats et élus étaient présents dans le hall de la gare de Limoges. Une mobilisation pour alerter, à nouveau, sur l'état de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT).

Après le coup de gueule de l'entreprise Legrand il y a un an, en décembre 2022, cet axe ferroviaire reste sous les feux des projecteurs. En travaux, la ligne est en proie à des retards fréquents et à des suppressions quotidiennes de trains à la dernière minute.

Une centaine de personnes étaient mobilisées. Des élus de tous bords, des syndicats, des associations d'usagers de la ligne POLT, telle qu'Urgence Ligne POLT, et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de la Haute-Vienne ont participé à l'événement. Le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie, et le président de Limoges-Métropole, Guillaume Guérin, étaient absents.

Nous étions le premier train express européen en 1973. Cinquante ans plus tard nous sommes déclassés. Le service se dégrade d'années en années.

Pascal Coste

président du conseil départemental de la Corrèze

Une qualité de service de plus en plus mauvaise

Les élus et les syndicats sont unanimes : la ligne POLT se dégrade à toute vitesse. "Aujourd'hui, la détérioration est encore plus importante qu'il y a un an. On nous a dit que des travaux seraient engagés pour permettre une amélioration d'ici à 2026 ou 2027, afin d'avoir des trains plus réguliers et du matériel plus moderne.

Mais il ne se passe rien, il se passe même le contraire. On a des rames très anciennes, les retards se multiplient et des annulations ont lieu au dernier moment", alerte Philippe Barry, maire socialiste de Saint-Priest-sous-Aixe et président de l'association des maires de Haute-Vienne.

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Un an après la dernière manifestation, élus, syndicats et collectifs d'usagers se sont mobilisés ce 18 décembre en gare de Limoges. ©Olivier Journiat

Pour le président de la CCI de la Haute-Vienne, Pierre Massy, c'est le même constat : "Si nous sommes là ce matin, c'est que nous allons de mal en pis. Je rappelle qu'on devait avoir des rames nouvelles, qui devaient arriver fin 2023. Mais cela a été décalé à 2025 puis à 2026 et j'imagine que ce sera pour 2028. Est-ce qu'un jour seulement elles arriveront ? Rien n'empêche de construire ces rames, si ce n'est le manque de volonté politique et de financements."

"Il est urgent que la SNCF et l'Etat assument leurs responsabilités", résume Pascal Coste, président du conseil départemental de la Corrèze.

Aujourd'hui, pour se rendre à Paris, nous sommes obligés d'y aller la veille et de payer une chambre d'hôtel pour être sûrs d'être à l'heure à nos rendez-vous.

Bernard Deloménie

maire de Saint-Priest-Ligoure et président de l'association des maires ruraux de Haute-Vienne

"Trois ou quatre trains supprimés par jour"

"Le ministre est venu nous voir en juin 2022 pour nous expliquer tout ce qui allait être mis en place et on ne voit pas de différence. La régularité des trains n'est toujours pas là. Plusieurs trains par jour sont annulés et c'est inadmissible", dénonce quant à lui Bernard Deloménie, maire socialiste de Saint-Priest-Ligoure et président de l'association des maires ruraux de Haute-Vienne.

Précisément, trois voire quatre trains sont supprimés quotidiennement sur la ligne POLT, alerte Loïc Couderc, secrétaire général du secteur fédéral de la région de Limoges pour la CGT. "Malheureusement, on aurait pu anticiper ces défaillances qui sont la conséquence d'événements mais aussi de la politique de l'entreprise et des moyens qui ne sont pas mis à disposition par l'Etat.

Aujourd'hui, de Limoges, on met 3h-3h30 pour aller à Paris. Au mois de janvier, on mettra encore plus de temps avec les travaux qui vont être mis en oeuvre. Ces travaux importants sont annoncés depuis plusieurs années. Les 1,6 milliard d'euros prévus ont été votés sous le gouvernement Hollande !"

On connaît les difficultés à mettre en œuvre ces financements, notamment avec l'externalisation et la privatisation du système ferroviaire.

Loïc Couderc

secrétaire régional CGT cheminots

En novembre 2023, la SNCF avait prévenu les usagers que quatre trains seront supprimés sur la ligne Paris-Limoges dans les deux sens, entre le 29 janvier et le 31 mars 2024, à cause de ces travaux.

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