La tenniswoman Anna Blinkova affronte ce vendredi 15 décembre la joueuse française Harmony Tan pour le quart de finale de l'Open BLS de Limoges. Nous l'avons rencontrée. Elle nous parle de son état d'esprit dans ce tournoi, de ses projets et aussi de son rapport avec le public français. Entretien.
À 25 ans, la joueuse de tennis russe, qui joue sous bannière neutre à Limoges, est classée 50ᵉ mondiale en tennis simple. Installée en France depuis 2017, la tenniswoman n'a cessé d'améliorer son jeu. Cette saison, elle est arrivée en finale du tournoi WTA 250 de Strasbourg. Elle est la deuxième tête de série de cet open et espère le remporter.
Open BLS de Limoges est le 89e tournoi de tennis féminin au monde, comment gérez-vous la pression pendant ce genre d'évènement ?
Ce qui me met la pression, c'est de penser au classement, aux points, à l'argent, au résultat, la victoire contre les joueuses mieux classées ou moins bien classées. Cela ne m'aide pas beaucoup. Ce qui m'aide, c'est de me concentrer sur le moment présent, sur ce que je fais, parce que c'est la seule chose que je peux contrôler. Pendant le match, j'essaye de ne pas, non plus, penser à gagner, ni aux matchs passés quand j'ai raté une balle ou un coup. Cela ne m'aide jamais.
Ce tournoi est-il un exercice pour votre tournée australienne ? Quelle est la part de la préparation mentale ?
Mon objectif est d'apprendre à bien penser. Je fais beaucoup de travail mental au quotidien, pour gérer mes émotions et avoir les pensées positives qui vont améliorer mon tennis, ma performance. C'est ce qui va m'aider à ne pas avoir peur dans les moments clés. J'apprends à rester concentrée et courageuse et avoir le plan de jeu pour chaque point.
Quand je suis tranquille et relâchée, je suis vigilante. Je vois ce qui se passe sur le terrain, je fais les bons choix, je bouge mieux et ma main est plus relâchée.
Mais, c'est plus facile à dire qu'à faire, on a tous envie de gagner. J'ai envie de bien faire. Tous les jours, j'entraîne mon coup droit long de ligne, et en match, je le rate. Je me demande à quoi ça sert de s'entraîner six heures pour le rater pendant le match. Mais, il faut accepter. J'apprends à accepter les fautes, c'est normal, c'est humain. J'analyse pourquoi j'ai raté la balle et tout de suite, je passe au point suivant. À l'entraînement, j'améliore mon niveau de mon tennis, au match, je me bats.
Vous inspirez-vous des autres joueuses ?
J'apprends de chaque joueuse. Est-ce un bon ou mauvais exemple ? J'analyse et je fais mes conclusions. Certaines étaient mes inspirations. Mais, maintenant, j'essaye de ne pas avoir trop de respect, parce que si jamais, je joue contre elles, ce respect pourrait me faire croire que je ne peux pas gagner. J'essaye de me dire que je peux battre n'importe quelle joueuse. Je ne veux pas avoir peur d'elles.
Vous diriez que la France vous a porté chance ?
La langue française m'a ouvert beaucoup de portes. Elle m'a donné des opportunités. J'avais vraiment besoin de cette langue. Quand je suis venue en France en 2016, j'avais envie de parler avec tout le monde. Je me suis acheté un manuel de grammaire et tout de suite, j'ai essayé de parler avec mon équipe. J'ai l'impression que quand je parle en français avec quelqu'un, l'ambiance est meilleure. C'est une langue chaleureuse.
Vous détenez le record de participations à Limoges, sept années sur neuf éditions. Limoges est une ville qui vous tient à cœur ?
J'ai envie de revenir ici chaque année. À chaque fois, c'est génial. Je me sens bien, comme chez moi. Le tournoi est toujours très bien organisé. Les organisateurs sont toujours sympathiques. Le stade est très beau. Le public me pousse vers le haut avec son énergie. Je profite vraiment de la bataille sur le terrain. Et puis, la ville est tellement belle. Mercredi soir, on est allé avec mon coach visiter le quartier de la Boucherie, la cathédrale, le marché de Noël, la place des Bancs.