Secrétaire national de la Confédération paysanne, Thomas Gibert - maraîcher à Coussac-Bonneval (Haute-Vienne) - était présent au temps d'échanges avec Emmanuel Macron, samedi 24 février, au Salon de l'Agriculture. De retour en Limousin, il dresse un bilan en demi-teinte de cette rencontre.
"La situation au niveau du revenu paysan, elle est catastrophique, et depuis longtemps. Alors forcément, il y a de la colère qui est là", réagit Thomas Gibert. Le secrétaire national de la Confédération paysanne, également maraîcher en Haute-Vienne, était présent au Salon de l'Agriculture ce week-end. Avec la FNSEA, les Jeunes agriculteurs, la Coordination rurale et le Modef, il faisait partie des représentants syndicaux qui s'entretenaient avec Emmanuel Macron vers 8 heures du matin, samedi 24 février. Au même moment, des heurts éclataient : des centaines de personnes, menées par des agriculteurs de la FNSEA, des Jeunes agriculteurs et de la Coordination rurale, forçaient l'entrée du Parc des Expositions de la Porte de Versailles.
Bien sûr, on est en solidarité avec cette colère et on la comprend. De voir l’ensemble de notre profession se soulever pour réussir à avoir des conditions de travail qui soient correctes et qu’on enraye la disparition de notre métier, parce que, c’est de ça dont on parle.
Thomas GibertSecrétaire national de la Confédération paysanne
"Dans les années 1990, on était encore 1 million de paysans et de paysannes, aujourd’hui, on n’est plus que 380 000. C’est terrifiant comme constat", indique ce Haut-Viennois de 35 ans, l’un des neuf gérants de la ferme collective de la Tournerie, à Coussac-Bonneval.
Des propositions du Président "dans la bonne direction"
Pour lui, les propositions faites par le président de la République, pour tenter de sortir de la crise agricole actuelle, vont dans la bonne direction, à condition d’aller beaucoup plus loin : "On est à un moment important. Il ne faut rien lâcher. La bataille du revenu ne fait que commencer."
C’est bien beau d’avoir obtenu une pseudo-promesse dont on ne connaît rien du tout sur les prix planchers, mais maintenant, il faut qu’on gagne la bataille sur le libéralisme, sur le libre-échange et sur la sortie de l’ensemble des traités de libre-échange qui nous étranglent.
Thomas GibertSecrétaire national de la Confédération paysanne
Les annonces du Premier ministre seront scrutées et analysées, par la profession. Une profession soucieuse de décrypter la stratégie du gouvernement, la Confédération paysanne, pour sa part, n’exclut pas de nouvelles actions ciblées, en Haute-Vienne et au plan national, dans les prochains jours.