Ce 5 janvier 2023, les médecins généralistes étaient dans la rue pour crier leurs revendications. Pour France 3 Limousin, des étudiants de la faculté de médecine de Limoges expliquent leurs craintes concernant l'avenir.
Les médecins généralistes sont en grève jusqu’au 8 janvier 2023. Ce 5 janvier, ils manifestaient à Paris. Ils souhaitent de meilleures conditions de travail et demandent une meilleure rémunération de leur consultation.
Quel regard porte les futurs médecins sur cette mobilisation et sur le métier de médecin généraliste ? Témoignages des étudiants de la faculté de médecine de Limoges pour France 3 Limousin.
"Ils ne sont pas confrontés à la réalité du terrain"
Florian est en septième année de médecine et rentre dans sa première année d’internat. Pour ce grand brun, la médecine n’était pas forcément une vocation. Mais au fur et à mesure des années, c’est devenu un métier qu’il apprend à aimer. "Il me plaît vraiment aujourd’hui", affirme avec aplomb le jeune étudiant.
Concernant la grève, il est conscient des difficultés du métier. "Les médecins sont confrontés à des demandes de plus en plus importantes. Les démarches administratives prennent aussi du temps et ils passent moins de temps auprès des patients", déplore-t-il.
Attristé par l'occultation totale, selon lui, du gouvernement sur les conditions des médecins, "ils ne sont pas confrontés à la réalité du terrain".
Florian ne se cache pas par rapport à la vision de sa profession dans le futur. "Bien sûr que j’ai peur. Après ce métier, je l’ai choisi et je compte l’assumer jusqu’au bout", témoigne l'étudiant en septième année.
"On veut avoir aussi une vie, même quand on est médecin"
Ophélie est au même niveau d'année d'études que Florian. Sa vocation, c'était la pédiatrie. "Je me suis rendue compte que finalement, j'aimais bien les personnes âgées, donc je me suis tournée vers la médecine générale", plaisante l'étudiante.
La transversalité est un atout pour de cette discipline selon elle. "C'est-à-dire qu'on peut avoir une personne avec des problèmes cardiologiques et une autre pour une grippe. C'est très varié comme spécialité", pointe Ophélie.
Comme son camarade, elle comprend les revendications portées par la grève, prolongée jusqu'au 8 janvier 2023. "On reproche beaucoup aux médecins généralistes de ne pas donner beaucoup de rendez-vous. Mais il faut savoir qu'on veut avoir aussi une vie, même quand on est médecin", explique la jeune étudiante.
Pour l'instant, c'est la médecine générale qui me fait vibrer
Madeleine est étudiante en 3e année de médecine. Le mouvement de grève, elle le suit de près et le comprend :
"C'est justifié. Quand on aligne toutes les charges plus toute la partie administrative pour laquelle on n'est pas formés dans ces études, ça rend les conditions de travail pas possibles."
"Souvent les médias s'arrêtent au fait que les médecins généralistes veulent augmenter le prix de la consultation, sauf que ce n'est qu'une petite aiguille dans tout le lot des choses demandées. On sait très bien qu'on est le pays européen où les consultations sont les moins chers, je pense qu'à un moment, il va falloir faire changer les choses."
Malgré tout ceci, Madeleine souhaite suivre la formation en médecine générale. C'est une spécialité qui permet, selon elle, de suivre un patient sur le long terme. Une discipline qui permet aussi d'aborder une grande diversité de pathologies.