Une locomotive en panne, 3 h 40 de retard pour le train Paris-Limoges qui devait arriver en début d’après-midi hier dimanche 4 février. Le même jour, un départ Paris-Limoges annulé pour cause de dégagement de fumée sous des wagons. Les voyageurs sont dépités. Témoignages.
Ce dimanche 4 février 2024 a été particulièrement compliqué sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse. Plusieurs incidents liés au matériel roulant ont sérieusement retardé les trains à partir d’Issoudun, occasionnant des retards allant de 1 h 31 à 7 h 06, en fin de destination à Brive.
Tout se passait bien jusqu’à la gare de Vierzon.
Florence Mons, usagère du train Paris-Limoges
Florence Mons, une usagère qui rentrait sur Limoges, depuis Strasbourg, avec un départ depuis Paris à 11 h 25, a eu une désagréable surprise en arrivant en gare de Vierzon. « Les contrôleurs ont annoncé une loco en panne. Il fallait en chercher une à Limoges. Ils étaient très aimables, ils étaient aussi ennuyés que nous. » Un problème d’alimentation électrique sur la locomotive empêchait le train de repartir vers sa destination. « On a eu droit au plateau-repas SNCF. On s’est dit, ça ne sent pas bon ! », poursuit Florence Mons.
Vingt minutes, une demi-heure, une heure s’écoulent... Les passagers descendent sur le quai en attendant que la SNCF livre des cartons repas. Enfin, après une attente interminable, le train a pu redémarrer pour arriver avec trois heures de retard à Limoges. "Le problème, c’est que le matériel est au bout du bout ! Moi qui vais régulièrement à Strasbourg, j’essaye d’éviter cette ligne. Je prends ma voiture jusqu’à Angoulême pour prendre le TGV. Au moins, lui, il est à l’heure", ponctue Florence Mons.
Dans l’autre sens aussi…
Ça s’est mis à fumer au niveau de la suspension des trains. Une fumée blanche !
Nicolas Debest, architecte, usager du train Paris-Limoges
Ce dimanche, à 16 h 51 en gare de Limoges, l’architecte parisien Nicolas Debest s’apprête à prendre son train pour Paris. Comme d’autres voyageurs, il remarque une fumée blanche émanant de certains wagons. Ledit train est annulé, les passagers sont évacués sur le quai et priés d’attendre. L’architecte pourra monter dans un car affrété par la SNCF uniquement à 19 h pour une arrivée dans la capitale vers minuit et demi.
Cela faisait trois ans que je n’avais pas pris ce train. Je ne risque pas de le reprendre avant qu’il y ait de nouvelles rames.
Nicolas Debest, architecte
Une annulation de train subie également par Valérie Dupont. Cette habitante de La Souterraine devait partir pour Paris à 17 h 30. Peine perdue, elle devra ajourner son voyage. "Je fais du télétravail, cela me touche moins que mon mari. Mais ce problème est récurrent. Une fois, après un énième retard, nous sommes arrivés en gare de la Souterraine à une heure du matin, j’ai dû raccompagner des gens en voiture à Guéret. Il y a une vraie dégradation de la qualité du service public", témoigne Valérie Dupont.
Réponse de la SNCF
Des mesures commerciales exceptionnelles de dédommagement seront proposées aux clients allant jusqu’à 200% du prix du billet. Contactée, la SNCF, via son service communication, nous confirme deux pannes et une défaillance de matériel par mail : "nous - SNCF voyageurs - sommes sincèrement désolés pour les voyageurs des trains INTERCITÉS de la ligne Paris <> Brive-Cahors qui ont connu une série de difficultés hier."
Par téléphone, le responsable communication de SNCF voyageurs nous précise :"nous ne sommes que de simples opérateurs avec les moyens qui sont mis à disposition par l'État. Il précise enfin que "la convention signée en mars 202 intègre un calendrier progressif d'ouverture à la concurrence à partir de la fin 2026 pour les lignes INTERCITÉS dont POLT et un nouvel exploitant potentiel fin 2028 pour Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand."
Ce nouveau dimanche illustre les difficultés récurrentes sur cette ligne POLT depuis plusieurs années. D'autres sources d'inquiétudes sont à craindre pour les usagers, notamment concernant le transport des compétiteurs et du public venant du monde entier lors des épreuves de tir des Jeux Olympiques qui se dérouleront à Châteauroux cet été. La promesse de rallier Paris à Limoges en 2 h 50 en 2025 avec de nouvelles rames, semble s’éloigner à grande vitesse.