Courte d'une semaine, la campagne d'entre-deux-tours est décisive pour les candidats aux législatives. À Flavignac en Haute-Vienne, partisans du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire tractent sur le marché. En Creuse, la triangulaire tourmente davantage les électeurs : doivent-ils suivre leurs convictions, les consignes ? ou "voter utile" ?
"Bonjour ! Sabrina Minguet, je viens me présenter en personne et vous donner un tract pour les élections". À Flavignac, petit bourg au sud de Limoges, la candidate Rassemblement national (RN) pour la 2ᵉ circonscription de la Haute-Vienne s'active pour faire pencher la balance de son côté. Arrivée en tête au premier tour (36,86%) avec dix-neuf voix d'avance, elle fait face au seul député sortant Stéphane Delautrette (PS-NPF) au second tour, après le désistement de la candidate Ensemble Marie-Ève Tayot.
"Oula non, je ne prends pas Bardella, c'est hors de question", répond une commerçante lorsque Sabrina Minguet lui tend un prospectus. L'échange reste courtois. "J'aimerais qu'ils soient là tous les jours de marché, pas que pendant les élections", confie-t-elle ensuite à France 3.
"C'est tonique, reconnaît Alexandre, qui tracte pour Sabrina Minguet. C'est utile, on sent que la participation est bonne. Les gens ont envie de nous entendre et de nous voir, c'est important. Il y a des personnes qui ne nous apprécient pas, parfois des indécis, d'autres qui disent nous faire confiance."
Engagé au RN après les européennes de 2019, il affirme avoir été séduit par la "politique constructive et apaisée" que personnalise le parti lepéniste.
Les soutiens de Stéphane Delautrette ne sont pas loin : ils tractent sur la même commune. "Les électeurs cherchent à ce qu'on fasse attention à eux, à leurs problématiques ? Et je pense que le Rassemblement national n'est pas capable de faire, on ne les a vus que très peu, depuis la semaine dernière. On a plus de 800 militants, un peu dans chaque commune, et on ne les a pas vus", glisse Valentin Nervet-Palma, responsable des Jeunes socialistes Haute-Vienne.
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Une triangulaire dans la Creuse
Le choix est plus divers dans la Creuse. L'unique circonscription du département est le théâtre d'une triangulaire où s'opposent le candidat de l'alliance LR-RN Bartholomé Lenoir (33,35%), la candidate sortante Catherine Coururier (23,47%) et Valérie Simonet (22,12%), présidente (DVD) du conseil départemental.
Le débat très animé de ces trois candidats est à revoir sur notre plateforme France.tv
Certains Creusois sont déjà décidés. "Qu'importe la triangulaire, je vais voter comme au premier tour," indique une citoyenne croisée à Guéret. "Je vais voter la même chose, mais j'ai pas trop d'espoir," glisse une autre, secrète sur son suffrage. "C'est trop dur," déplore une dernière.
Éliminé, Jean-Baptiste Moreau, l'ex-député (2017-2022) macroniste, n'a pas donné de consigne de vote, si ce n'est que de "ne pas voter pour les extrêmes". "Il n'y aura pas de consigne, je ne les écouterai pas. Le choix est compliqué, c'est plutôt du non-choix que du choix", avoue un Guéretois, qui votera "utile".