De nouveaux cas de grippe aviaire ont été détectés dans le nord de l'Europe. L'inquiétude montent chez les éleveurs aquitains qui viennent seulement de reprendre leur activité, après l'épizootie du début d'année. Dans les Landes, des précautions sont prises pour éviter une catastrophe.
Alors que la filière du canard gras venait juste de reprendre cet été, de nouveaux cas de grippe aviaire ont été détectés dans le nord de l’Europe.
Début juillet, un foyer de contamination a vu le jour dans le sud du Danemark avec près de 200 cas. Un mois plus tard, six oies sauvages ont été retrouvées mortes aux Pays-Bas. Après analyses, elles étaient bien porteuses du virus H5N8, une souche classée « hautement pathogène ». Les éleveurs de canards aquitains s’inquiètent. Ils ne veulent pas revivre une nouvelle crise.
Julien Mora, éleveur à Murgon dans les Landes, était à l'arrêt depuis décembre. Après l'épizootie du début d'année, l'agriculteur a perdu 60% de son chiffre d'affaires. Il vient tout juste de débuter le gavage de ses canards; alors ces nouveaux cas, c’est la fois de trop. A chaque fois "c’est entre six et huit mois sans travail, c’est attendre des aides parcequ’on nous coupe notre outil de travail du jour au lendemain" confie l'éleveur landais. Une situation, souvent vécue comme une injustice.
C'est quasiment comme une fermeture administrative, sauf qu'on n'est pas forcément responsable de la situation qui nous touche.
Pour anticiper une nouvelle crise, le ministère de l'agriculture a transmis ses consignes : référencer toutes les volailles, des mises à l'abri systématiques et des règles sanitaires strictes.
Communiqué ?| Influenza aviare : Les professionnels et les services de l’Etat s’engagent sur une feuille de route pour éviter un nouvel épisode https://t.co/3w7V2xQaz3 ⤵️
— Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation (@Agri_Gouv) July 8, 2021
Pour Michel Larrère, Secrétaire Général de la FDSEA des Landes, cette feuille de route doit être respectée par tous les actifs de la filière : "il faut qu'on la mette en application et qu'elle soit respectée par tout le monde." C'est pur lui, la seule solution pour ne pas prendre de risques et ne pas revivre les crises passées.
Si tout le monde va dans le bon sens, on évitera une catastrophe.
Au total, dans les Landes, 780 producteurs ont été touchés. Cet hiver, plus de 2 millions de canards ont été abattus dans le département. Une perte financière colossale que la Chambre d'agriculture ne veut pas réitérer. Elle vient de publier un livret pour accompagner les éleveurs. Il a été conçu comme "un outil d'aide permettant pour chaque exploitant de se situer et d'orienter son exploitation pour la sécuriser" explique la Présidente de la Chambre d'agriculture des Landes, Marie-Hélène Cazaubon.
Dès le 15 octobre, des contrôles sanitaires seront organisés. Leur objectif : que la fin d'année, redevienne pour ces éleveurs, une fête, car c'est bien à cette période qu'ils gagnent la majorité de leur chiffre d'affaires.
Regardez le reportage de Julie Chapman et Jean-Michel Litvine.