Les récoltes de prunes débutent en Lot-et-Garonne et ce, jusqu'à mi-septembre pour produire le maximum de pruneaux d'Agen, fleuron de l'agriculture du département. Le poids des récents orages de grêle pèse au-dessus des parcelles.
À entendre et observer le balai de tracteurs et de récolteuses, la période préférée de Thierry Albertini est bien lancée. Dans ses parcelles de Villeneuve-sur-Lot, en Lot-et-Garonne, il l'attend chaque année avec impatience : la récolte de ses prunes, qui lui serviront à produire ses pruneaux d'Agen. Une affaire bien rodée.
Course contre-la-montre
"C'est un fruit qui tombe au sol dès qu'il est mûr donc le but, c'est de repasser un maximum pour ramasser une prune à maturité avant qu'elle ne tombe", explique le pruniculteur. Les fruits sont ensuite introduits dans un séchoir, pour se transformer en pruneaux sous 24 heures.
Pour 3 kg de prunes récoltés, Thierry Albertini produit 1 kg de pruneaux d'Agen. La récolte a donc des allures de course contre-la-montre. Cette année, il espère produire quelque 140 kg de ces fruits secs. "On est toujours impatients d'avoir le résultat final, réagit-il. Mais il faut dire aussi qu'on appréhende aussi parce que les années se suivent, mais ne se ressemblent pas."
"On subit les affres du temps"
Et pour cause. Si la récolte devrait être "correcte", selon le président du bureau national interprofessionnel du pruneau, Christophe de Hautefeuille, il rappelle : "En 2021, on avait du petit fruit, les deux années suivantes, il y a eu le gel. Cette année, les parcelles sont chargées de gros fruits, mais on a surtout eu de la grêle."
Depuis le début du printemps, les agriculteurs ont subi les conséquences de ces intempéries, intervenues de manière répétées, fin avril, début mai et le 11 juillet dernier dans le Lot-et-Garonne. "Les orages ont impacté 70 à 80% des producteurs", affirme Christophe de Hautefeuille. Une période de tri va donc devoir s'effectuer après la récolte, avec le risque de perdre une partie de la production.
Et si la situation météorologique s'améliore, il souligne que le "taux de sucre a toujours du mal à monter à cause du printemps pluvieux." Sans compter les charges, qui augmentent, elles, constamment, chaque année. "Le GNR a pris 30% en deux ans."
En attendant des meilleures récoltes, les pruniculteurs espèrent que les assurances grêle fonctionneront sur les parcelles les plus touchées.